Au pays de Mao
La Chine est différente à tous les égards: la langue, la culture et la mentalité sont autant de points pour me déstabiliser. Lorsque j'entends parler mandarin, c'est simple, je ne comprends rien. En fait, j'ai de la difficulté à concevoir que cette façon de s'exprimer soit une langue. C'est du vrai chinois.
C'est totalement différent du français, de l'anglais ou encore de l'espagnol. En fait, la complexité de la langue vient des tons utilisés dans la prononciation des syllabes. Une même syllabe prononcée sur cinq tons différents peut représenter autant de mots différents. C'est le principal obstacle. Il y a une seconde difficulté de taille pour ajouter à la complexité, mais je ne saurais l'expliquer clairement. Pour ce qui est des verbes toutefois, rien de plus simple. Les verbes ne se conjuguent pas et sont toujours utilisés à l'infinitif. Vu de cet angle, il y a de l'espoir pour les braves qui veulent apprendre le mandarin.
Mon arrivée à Pékin se fait en compagnie de Suzie, Vicky et Emma, que j'ai rencontrées sur le Transsibérien. Nous prenons des lits dans un hôtel du centre-ville et nous commençons notre tourisme. Nous faisons le tour de la Cité interdite et de la place Tiananmen. Cette dernière est immense! Elle est d'ailleurs la plus grande place publique au monde.
Toutefois, la température est froide et un brouillard de smog cache le soleil. La pollution est malheureusement trop perceptible. De plus, ma première impression de la ville n'est pas nécessairement positive. Le quartier dans lequel nous logeons ne correspond pas à l'idée que je m'étais faite d'une grande ville chinoise et je suis un peu déçu.
Il fait froid et c'est difficile de se réchauffer. Beaucoup d'édifices ne sont pas chauffés en Chine, à commencer par notre hôtel (exception faite des chambres). Dans l'ensemble, les Pékinois chauffent leur demeure au charbon. La cuisson se fait aussi en utilisant ce combustible (ou du gaz). Toute cette utilisation du charbon contribue généreusement à l'épaisseur du smog au-dessus de la ville. J'imagine que la communauté internationale pourra constater le tout aux Olympiques de 2008, alors que la capitale chinoise aura toute l'attention de la planète.
Les premières 72 heures dans Pékin font partie des moins bons moments depuis le début de mon voyage. Lorsque j'ai été malade en Suisse, c'en étaient d'autres. La vie est faite de hauts et de bas, et mon voyage n'échappe pas à cette loi universelle.
Ma première journée à Pékin se résume à un rhume. Le lendemain, je me fais arnaquer pour trois cents dollars, plus de détails dans la prochaine chronique. Pour finir le plat, lors de ma troisième journée, alors que je marche avec les filles du Transsibérien, j'ai le pied gauche qui me fait mal à chaque pas. Marcher devient souffrant. Comme je marche beaucoup tous les jours, c'est définitivement de mauvais augure. Ça complète mal mes premiers jours à Pékin. Bienvenue en Chine Jean-Marc!
L'antidote pour les deux prochains jours est de poursuivre la lecture de mon roman American Gods. De plus, je m'achète une paire de combines pour me garder au chaud. Ce n'est pas sexy, mais c'est efficace.
Plus tard dans la semaine, alors que les filles quittent pour la ville de Xi'an, je rejoins François (Français), que j'ai croisé à St-Petersbourg. Je vais passer les dix prochains jours en sa compagnie. L'humour est au rendez-vous et on est sur la même longueur d'ondes. Il fait lui aussi un voyage de plusieurs mois.
On visite la Grande Muraille version Disney avec Eric (Québécois), un boute-en-train. Je dis la version Disney, parce que cette section de la muraille est touristique à l'os et elle a un look rénové. On croirait une reconstitution. En plus, ce bout de muraille est isolé du reste, il n'est pas connecté à la Grande Muraille. On a l'impression de se faire rouler.
Ensuite (le 14/12), c'est le Temple du Paradis. Celui-ci est situé dans un grand parc. Outre le temple qui est magnifique, nous voyons des Chinois âgés faire de l'exercice.
Ils sont des centaines à marcher dans le parc, à faire du taï chi, à pratiquer la manipulation du sabre ou encore de l'éventail. C'est inspirant de les voir faire et d'entretenir ce mode de vie. D'ailleurs, j'ai pu filmer un groupe de deux cents Chinois qui s'agitaient et chantaient en même temps.
Je finis ma visite des principales attractions de Pékin par le temple des Lamas. C'est un temple bouddhiste tibétain. Encore une fois, la beauté et l'esthétisme sont au rendez-vous et ce lieu est inspirant. Mais, je n'en suis pas au point de me raser le crâne et de faire vocation dans la méditation. C'est inspirant pour une heure ou deux, mais il ne faut pas exagérer!
Tout au long de mon séjour en Chine, que ce soit en compagnie des filles ou de François, les habitants nous fixent à plusieurs reprises, d'autres nous prennent en photo ou nous filment à notre insu. Il y en a qui nous demandent d'être pris en photo avec nous, pour avoir un souvenir des étrangers rencontrés. Nous sommes la minorité visible. Une grande minorité... Puisqu'en moyenne, je fais presque une tête de plus que les Chinois.
Pour ceux qui disent que les Chinois se ressemblent tous, voici une mère et sa fille. Vous remarquerez que la mère a les yeux brun clair et les cheveux noirs et que la fille a les cheveux bruns, comme les miens et les yeux bruns foncés.
Habituellement, dans 99% des cas, les Chinois ont les cheveux noirs et les yeux brun foncé et le teint jaune qu'on leur connaît. Toutefois, les traits du visage sont aussi différents d'un individu à l'autre que chez les Occidentaux. Toutefois, leurs visages ne laissent pas transparaître leurs émotions. C'est difficile de les décoder.
Ils sont très agressifs et tenaces quand vient le temps de vendre. Ils ne comprennent pas la signification du mot non! Ils s'arrêtent seulement quand ils ont notre argent en poche ou quand on les ignore suffisamment longtemps.
Dans un autre ordre d'idée, culinaire celui-là, je suis agréablement surpris. La bouffe est bonne et je n'ai pas de difficulté à satisfaire mon appétit. Il y a de l'espoir en Chine malgré mon faux départ!
(Pékin - 8 au 17 décembre 2006)
1 commentaire:
Hello Jean-Marc,
te voir en photo me rassure tout le temps...malgré le fait que si j'avais 30 ans, moi aussi j'aimerais faire ce périple...donc, je t'envie un peu.
La grande muraille de Chine, la seule construction humaine que l'on peut voir à partir de la lune paraît-il, et toi, t'es dessus !!!!
Je t'aime, Mom XxXxXxXxxxx
Publier un commentaire