06 octobre 2007

Toute bonne chose a une fin

Ça fait présentement onze mois que je voyage. C'est 48 semaines, plus de 340 jours à voyager. Comptez ça comme vous voulez, c'est beaucoup! Ce qui me le fait dire, ce n'est pas tant les chiffres que ma motivation qui s'essouffle.

Je voyais grand. Pour les prochains mois, j'envisageais quatre mois supplémentaires en Amérique du Sud. Ensuite, je comptais me rendre en Australie pour m'installer là-bas un certain temps, en travaillant à titre d'ingénieur.

Mais, ma motivation n'est plus à la hauteur. L'an passé, quand je suis parti, j'étais propulsé par trois années de préparation. Des heures et des heures pendant lesquelles j'ai rêvé de la vie que j'ai finalement menée ces derniers mois. Comme résultat, ça a été la plus belle année de ma vie! Rien de moins.

Par contre, quand je suis revenu au Québec cet été, j'avais déjà le souffle court. L'Inde m'avait siphonné ce qui me restait d'énergie. Pendant les deux mois que j'étais chez moi, mes piles se sont rechargées. Mais, ma motivation, elle, qui avait graduellement baissé vers la fin de mon voyage, n'a pas repris du mieux.

Je l'avais remarqué. Mais, je considérais quand même repartir en voyage. Comme il y a toujours beaucoup d'endroits que je veux visiter, l'occasion était bonne de poursuivre mon odyssée. Rien ne m'attachait au Québec. Je me disais en plus que le goût me reviendrait sûrement en parlant espagnol.

C'est ainsi que j'ai pris l'avion vers Lima. Avec des destinations plein la tête, mais sans plus de motivation.

D'ailleurs, ce que j'ai découvert au Pérou (d'où je vous écris cette ultime chronique) m'a plu énormément. Que dire de Machu Picchu? Une image vaut mille mots! J'ai été transporté dans l'ère inca en l'espace d'une journée. Rien que d'y penser, j'en ai encore la chair de poule!

Puis, il y a mon attachement à l'espagnol. Que c'est bon de s'exprimer avec les Péruviens dans leur langue. Sans parler des Péruviennes! Les mots me manquent pour exprimer le pincement qui me prend au coeur à l'idée de quitter cette langue. Mon attachement à l'espagnol est profond. Parler une autre langue ouvre une nouvelle perspective sur la vie. L'espagnol est une chanson.

Mais, même mon goût de l'espagnol ne ravive pas ma motivation. Ma soif de voyage est étanchée et je ne sens plus ce besoin de courir le monde. Ce même besoin qui m'a propulsé l'an dernier à travers les bus, les trains et les avions entre l'Europe, l'Asie et l'Amérique, s'est éteint quelque part en Inde. La seconde poussée espérée en terre latine n'est jamais venue.

Désormais, il n'y a plus qu'une chose à faire. Même si cette décision n'est pas évidente à prendre, je sais que je fais le bon choix. Revenir chez moi est la seule option viable. Voyager sans passion, ce n'est pas voyager. Ça ne mène à rien.

D'ailleurs, l'idée de revenir au Québec, de renouer avec ma vie sociale et professionnelle me nourrit plus que de poursuivre une expérience qui se déshydrate à chaque pas. Hé, ce n'est que partie remise. L'Amérique latine sera ma destination de prédilection lors de mes prochaines escapades et l'Australie ne saurait attendre.

Ainsi, ma décision est prise. Je reviens au Québec. Le coeur léger d'avoir été au bout de ma soif, au bout d'une passion qui s'est finalement endormie. L'inspiration latine m'accompagnera à mon retour.

Je me réjouis déjà de la dinde et de la tourtière qui m'attendent pour Noël. L'an passé, c'est du chow mein que j'ai mangé en Chine!

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Cher fils!

Mieux vaut tard que jamais.

Je te relis et je réalise que personne n'a réagi à cette ultime chronique.

Eh bien, sache qu'en attendant la dinde et la tourtière de Noël, il y a du pain de viande et d'autres trucs pour toi au 7085.

Dont la cassette de boxe.

A bientôt!

Ton père