22 décembre 2006

Shanghai la mégapole

François et moi avons pris le train rapide de Pékin à Shanghai. Ayant fait le trajet de nuit, nous arrivons vers 8h00 du matin dans la mégapole chinoise. Elle compte 14 millions d'habitants. Elle est moderne et représente bien la Chine dans ses développements les plus récents. Elle n'a rien à envier aux grandes capitales de l'Ouest. Elle a d'ailleurs une saveur occidentale. Les influences britannique et française y sont pour quelque chose.

Sa croissance est fulgurante. D'ailleurs, elle a couvert en 15 ans des champs qui sont à proximité du centre-ville en sol de béton et de bitume. Des gratte-ciel s'étendent à perte de vue et il y a beaucoup de chantiers de construction. D'ailleurs, la très élégante tour Jinmao (412m de hauteur, c'est la quatrième plus haute au monde) domine cet espace. A ses côté une autre tour est en construction. Cette dernière devrait être plus imposante que la Jinmao.

La tour Jinmao

JM est dû pour une coupe de cheveux!

La vue du haut de la tour est saissisante. Je vous laisse juger par vous-mêmes...

Shanghai by night

S'il y a une chose que nous apprécions de Shanghai, c'est définitivement la température. Au plus chaud de la journée, le mercure atteint 12 degrés Celsius. OK, c'est pas l'été, mais c'est mieux que Pékin ou la Sibérie, qui avaient des températures hivernales. Le moral est d'autant plus réchauffé.

Une ruelle

Un après-midi, nous faisons la visite du musée de Shanghai. Nous avons la chance d'y observer des peintures, des sculptures et divers objets de la vie chinoise de différentes époques (poterie, monnaie, vases, etc.).

A la sortie du musée, on se fait aborder par un groupe d'étudiants chinois. Ils nous parlent en anglais et nous demandent d'où nous venons, qu'est-ce que l'on fait à Shanghai, les trucs habituels quoi. Mais la suspicion nous laisse envisager une arnaque. François et moi on se lance des regards furtifs... Mais en bref, rien à craindre. Ils nous quittent après quelque vingt minutes de conversation sans essayer de nous vendre quoi que ce soit ou de nous embarquer dans une galère quelconque. Après 10 jours en Chine, c'est la première fois que ça nous arrive de nous faire aborder par des Chinois simplement pour converser. On reste surpris.

En soirée, on marche sur la rue Nanjing. C'est une rue commerciale qui bouillonne d'activité. On se fait aborder par trois Chinoises qui nous invitent à passer la soirée au Babyface. François se désiste et je pars en copagnie des jeunes Chinoises. Je passe trois heures à jaser et danser avec les filles. Et je me pousse vers 1h00 du matin.

La rue Nanjing



J'ai eu quelques doutes sur l'âge des filles. Elles disaient avoir 24 ans, mais elles semblaient en avoir 20-21. De plus, il y en a une des trois qui m'enlignait comme boyfriend. J'ai préféré passer mon tour. Je ne parle pas chinois!

On passe notre dernier jour à Shanghai dans les jardins Yuyuan. Ceux-ci sont superbes. En soirée, on va voir un spectacle d'acrobates. Celui-ci est impressionnant. C'est le meilleur spectacle que j'ai vu en Chine (mieux que le spectacle de Kung Fu et que l'opéra de Pékin).

Les jardins Yuyuan

Des Chinois d'âge mûr font la pause dans les jardins

Shanghai me plaît. J'aimerais y remettre les pieds un jour. La ville est dynamique, il y a beaucoup de monde et la ville est en effervescence.



(Shangai - 18 au 20 décembre 2006)

Du thé? Non merci!

Lors de ma deuxième journée à Pékin, alors que je me balade seul près de la Cité interdite, je me fais aborder par une jeune Chinoise qui veut pratiquer son anglais, du moins c'est l'impression qu'elle me donne. Sa compagnie me plaît et nous marchons ensemble.

Après une marche de 45 minutes dans le ville, elle me suggère d'aller dans une maison de thé. Je trouve l'idée excellente et j'emboîte le pas. Pendant la cérémonie du thé, j'en goûte différentes sortes et je me réjouis de l'expérience que je vis. Ce qui est moins réjouissant, c'est la facture qui accompagne la cérémonie: 2000 yuans, soit 300$! Pendant un instant je n'y crois pas. Je demande des explications. Je jette un coup d'oeil à ma nouvelle copine et elle ne proteste pas. Je me dis que c'est peut-être comme ça et je ne proteste pas plus pour ne pas embarrasser ma nouvelle "amie". Je signe la facture, que j'absorbe avec ma Visa. Je paie pour nos consommations.

Mais, je digère mal la facture et je sens que je me fais rouler. La confiance aveugle que j'ai pour la petite Chinoise diminue en quittant la maison de thé. En fait, ma confiance disparaît totalement lorsque celle-ci m'annonce qu'elle doit partir. On prend tous les deux des chemins différents en s'éloignant. A ce moment, je sais qu'on s'est foutu de moi. Je retourne sur mes pas après quelques minutes pour constater que ma guide de la dernière heure est retournée à la maison de thé. Elle est revenue chercher sa commission!

Laissez-moi vous dire que ça me met le feu au cul! En fait, j'ai un besoin de vengeance qui coule dans mes veines. Mais rien à faire, je ne vois rien qui puisse soulager cette soif. Je me sens comme un lion en cage. Je ronge mon frein et je n'aime pas ça. Je ne veux pas laisser la situation comme ça. Je me sens perdant sur toute la ligne.

Le lion en cage

Toutefois, rien à faire dans l'immédiat. Je reprends le chemin de la Cité interdite et de la place Tiananmen. En chemin, deux jeunes Chinoises m'abordent. Cette fois, je les vois venir cent lieues à la ronde. Après deux minutes de conversation, je leur dis que je n'ai jamais pris de thé en Chine. Eh bien, elles me suggèrent d'emblée un endroit à proximité pour satisfaire ma curiosité. Ça ne prend pas cinq minutes que me voilà de retour à la même maison de thé! Cette fois, je m'adresse directement au gérant et je lui donne de la merde et réclame mon argent. J'en ai pour quelques minutes à entretenir un dialogue de sourds. Le type fait le con et fait semblant de ne pas comprendre l'anglais. Je lui aurais foutu ma main sur la gueule, mais je me suis retenu. Je ne retire rien de l'entretien, sinon le soulagement de laisser sortir de la vapeur.

En sortant de l'établissement, je ne peux m'empêcher de rester aux alentours et de surveiller l'entrée de la maison de thé. Je suis à l'affût d'Occidentaux accompagnés de jeunes Chinoises. J'obtiens la satisfaction d'avertir un gars qui se dirige à l'intérieur. Je lui glisse un mot sur l'excessivité des prix de la maison pour qu'il puisse voir l'arnaque venir.

A ce moment, j'ai l'impression que de partager ma stupidité va me rendre moins stupide. C'est ce qui m'incite à passer le mot. Ça me sert d'exutoire. Ma frustration vient de la malhonnêteté dont j'ai été victime et de la naïveté (ou stupidité) dont j'ai fait preuve pour me laisser embarquer dans une telle histoire. C'est de la grande naïveté! C'est décourageant à constater. Mais, que voulez-nous, je dois m'accepter aussi naïf que je suis. Naïf d'avoir fait confiance aveuglément. Je vais m'en souvenir longtemps! C'est ça le voyage, je me découvre sous toutes mes coutures, bonnes et moins bonnes.

Pendant mon retour à l'hôtel, je continue ma croisade en dénonçant les mêmes petites garces qui m'ont abordé la deuxième fois. Deux touristes magrébins me remercient lorsque je leur explique l'arnaque qui se tissait autour d'eux. Le soulagement se poursuit. Je me sens toujours stupide, mais au moins je partage le secret de ma naïveté avec quelques étrangers qui me lancent des sourires de compassion. L'exutoire fait son chemin.

En poursuivant ma route, je me fais aborder deux ou trois autres fois de la même façon. A chaque fois, la proposition de prendre du thé revient. Merci, mais j'ai déjà donné!

(La maison de thé - 9 décembre 2006)

20 décembre 2006

Au pays de Mao

La Chine est différente à tous les égards: la langue, la culture et la mentalité sont autant de points pour me déstabiliser. Lorsque j'entends parler mandarin, c'est simple, je ne comprends rien. En fait, j'ai de la difficulté à concevoir que cette façon de s'exprimer soit une langue. C'est du vrai chinois.

La place Tiananmen

C'est totalement différent du français, de l'anglais ou encore de l'espagnol. En fait, la complexité de la langue vient des tons utilisés dans la prononciation des syllabes. Une même syllabe prononcée sur cinq tons différents peut représenter autant de mots différents. C'est le principal obstacle. Il y a une seconde difficulté de taille pour ajouter à la complexité, mais je ne saurais l'expliquer clairement. Pour ce qui est des verbes toutefois, rien de plus simple. Les verbes ne se conjuguent pas et sont toujours utilisés à l'infinitif. Vu de cet angle, il y a de l'espoir pour les braves qui veulent apprendre le mandarin.

Mon arrivée à Pékin se fait en compagnie de Suzie, Vicky et Emma, que j'ai rencontrées sur le Transsibérien. Nous prenons des lits dans un hôtel du centre-ville et nous commençons notre tourisme. Nous faisons le tour de la Cité interdite et de la place Tiananmen. Cette dernière est immense! Elle est d'ailleurs la plus grande place publique au monde.

JM, Suzie, Emma et Vicky

Toutefois, la température est froide et un brouillard de smog cache le soleil. La pollution est malheureusement trop perceptible. De plus, ma première impression de la ville n'est pas nécessairement positive. Le quartier dans lequel nous logeons ne correspond pas à l'idée que je m'étais faite d'une grande ville chinoise et je suis un peu déçu.

La rue de notre hôtel

Il fait froid et c'est difficile de se réchauffer. Beaucoup d'édifices ne sont pas chauffés en Chine, à commencer par notre hôtel (exception faite des chambres). Dans l'ensemble, les Pékinois chauffent leur demeure au charbon. La cuisson se fait aussi en utilisant ce combustible (ou du gaz). Toute cette utilisation du charbon contribue généreusement à l'épaisseur du smog au-dessus de la ville. J'imagine que la communauté internationale pourra constater le tout aux Olympiques de 2008, alors que la capitale chinoise aura toute l'attention de la planète.

Les premières 72 heures dans Pékin font partie des moins bons moments depuis le début de mon voyage. Lorsque j'ai été malade en Suisse, c'en étaient d'autres. La vie est faite de hauts et de bas, et mon voyage n'échappe pas à cette loi universelle.

Ma première journée à Pékin se résume à un rhume. Le lendemain, je me fais arnaquer pour trois cents dollars, plus de détails dans la prochaine chronique. Pour finir le plat, lors de ma troisième journée, alors que je marche avec les filles du Transsibérien, j'ai le pied gauche qui me fait mal à chaque pas. Marcher devient souffrant. Comme je marche beaucoup tous les jours, c'est définitivement de mauvais augure. Ça complète mal mes premiers jours à Pékin. Bienvenue en Chine Jean-Marc!

L'antidote pour les deux prochains jours est de poursuivre la lecture de mon roman American Gods. De plus, je m'achète une paire de combines pour me garder au chaud. Ce n'est pas sexy, mais c'est efficace.

Plus tard dans la semaine, alors que les filles quittent pour la ville de Xi'an, je rejoins François (Français), que j'ai croisé à St-Petersbourg. Je vais passer les dix prochains jours en sa compagnie. L'humour est au rendez-vous et on est sur la même longueur d'ondes. Il fait lui aussi un voyage de plusieurs mois.

François

On visite la Grande Muraille version Disney avec Eric (Québécois), un boute-en-train. Je dis la version Disney, parce que cette section de la muraille est touristique à l'os et elle a un look rénové. On croirait une reconstitution. En plus, ce bout de muraille est isolé du reste, il n'est pas connecté à la Grande Muraille. On a l'impression de se faire rouler.

JM et la Grande Muraille de Disney

Ensuite (le 14/12), c'est le Temple du Paradis. Celui-ci est situé dans un grand parc. Outre le temple qui est magnifique, nous voyons des Chinois âgés faire de l'exercice.

Le Temple du Paradis

A déchiffrer!

Ils sont des centaines à marcher dans le parc, à faire du taï chi, à pratiquer la manipulation du sabre ou encore de l'éventail. C'est inspirant de les voir faire et d'entretenir ce mode de vie. D'ailleurs, j'ai pu filmer un groupe de deux cents Chinois qui s'agitaient et chantaient en même temps.



Je finis ma visite des principales attractions de Pékin par le temple des Lamas. C'est un temple bouddhiste tibétain. Encore une fois, la beauté et l'esthétisme sont au rendez-vous et ce lieu est inspirant. Mais, je n'en suis pas au point de me raser le crâne et de faire vocation dans la méditation. C'est inspirant pour une heure ou deux, mais il ne faut pas exagérer!

Le temple des Lamas

Tout au long de mon séjour en Chine, que ce soit en compagnie des filles ou de François, les habitants nous fixent à plusieurs reprises, d'autres nous prennent en photo ou nous filment à notre insu. Il y en a qui nous demandent d'être pris en photo avec nous, pour avoir un souvenir des étrangers rencontrés. Nous sommes la minorité visible. Une grande minorité... Puisqu'en moyenne, je fais presque une tête de plus que les Chinois.

Pour ceux qui disent que les Chinois se ressemblent tous, voici une mère et sa fille. Vous remarquerez que la mère a les yeux brun clair et les cheveux noirs et que la fille a les cheveux bruns, comme les miens et les yeux bruns foncés.

Une mère et sa fille

Habituellement, dans 99% des cas, les Chinois ont les cheveux noirs et les yeux brun foncé et le teint jaune qu'on leur connaît. Toutefois, les traits du visage sont aussi différents d'un individu à l'autre que chez les Occidentaux. Toutefois, leurs visages ne laissent pas transparaître leurs émotions. C'est difficile de les décoder.

Ils sont très agressifs et tenaces quand vient le temps de vendre. Ils ne comprennent pas la signification du mot non! Ils s'arrêtent seulement quand ils ont notre argent en poche ou quand on les ignore suffisamment longtemps.

Dans un autre ordre d'idée, culinaire celui-là, je suis agréablement surpris. La bouffe est bonne et je n'ai pas de difficulté à satisfaire mon appétit. Il y a de l'espoir en Chine malgré mon faux départ!

(Pékin - 8 au 17 décembre 2006)

16 décembre 2006

A bord du Transsibérien

Lorsque j'embarque à bord du Transsibérien, c'est l'un des plus longs trajets de la planète que j'entreprends. La route séparant Moscou et Pékin fait 9000 Km, rien de moins! C'est près du quart de la circonférence de la planète. Pour être précis, le véritable nom du train suivant cette route est le Transmanchurien. En fait, le Transsibérien se rend à Vladivostok à l'extrême Est de la Russie et ne quitte pas le pays. La distance est à peu près la même pour les deux routes, à quelques centaines de kilomètres près, un détail.

Le transsibérien

Pour traverser une telle distance, ça prend pas moins de 146 heures, c'est 7 jours! Il y a des arrêts ici et là, pour prendre des passagers et en laisser descendre. Toutefois, les arrêts ne durent que quelques minutes. Il y a deux ou trois arrêts par jour de 15 à 25 minutes, mais pas plus. Vous ne vous étonnerez donc pas si à mi-chemin je m'arrête à la ville d'Irkoutsk, question de faire changement pour deux jours.

Si le nom d'Irkutsk ne vous dit rien, j'imagine que vous avez toutefois entendu parler de la Sibérie! Oui, oui Madame, là où il fait frette. Non, pas froid; j'ai dit frette, comme dans: cet hiver il fait frette en... vous connaissez la suite.



D'un point de vue plus technique, je dors et je passe mes journées dans une cabine pour quatre passagers. Chaque cabine est munie de quatre couchettes. Le confort est raisonnable. Pour ce qui est de l'hygiène, vous me le ferez savoir si vous avez déjà vu un train avec une douche. Parce qu'à ce jour je n'ai pas touvé de douche! Voyager c'est ça. On doit s'adapter et changer ses petites habitudes. Je vous ai déjà dit que je ne faisais pas dans le voyage de luxe...

Pour la bouffe, c'est de la cuisine de base, vraiment de base. Des nouilles ébouillantées et un petit sachet de bouillon en poudre. Le goût est correct. Mais après une douzaine, j'ai besoin de changement.

Sur le train, je fais beaucoup de lecture. Premièrement, je termine mon livre en chantier: Robinson Crusoé. J'ai beaucoup de sympathie pour cet homme aux aventures solitaires. N'essayez pas de tracer de parallèles entre le pauvre Robinson et moi, il n'y en a pas! Je fais la lecture aussi de Animal Farm, de George Orwell, particulièrement intéressante à faire en Russie. Pourquoi? Tout simplement parce que George s'est inspiré de l'URSS de Staline et de son règne de tyran pour écrire son oeuvre. Je vous laisse découvrir ce petit bijou. Finalement, j'ai entrepris American Gods de Neil Gaiman, un roman mythologique fort bon qui m'a rendu accro.

De Moscou à Irkoutsk, je fais le chemin en compagnie de Lialia et d'Alik. Un couple de Russes qui a passé quelques jours en vacances sur le bord de la mer Noire. A chacun ses plages! Ils retournent à Irkoutsk, où ils ont domicile.

Lialia et Alik

Les discussions sont plutôt brèves, malgré la volonté. La barrière des langues est difficile à surmonter. Au moins, mon passage en Russie aura eu pour effet de démystifier cette langue intimidante. Elle m'impressionne moins maintenant. Mais, j'ai encore beaucoup de croûtes à manger avant d'être en mesure de m'exprimer convenablement.

Mes voisins sont aimables, ils m'invitent à l'occasion à partager un repas ou une bière avec eux. Avec l'aide de Gordi (du moins son nom sonnait comme ça) nous arrivons à échanger plus facilement. Gordi est un Russe d'âge mûr au visage austère. Il connait l'anglais et il me parle de hockey, des grands comme Makarov et Larionov, ainsi que de l'armée rouge. Il connaît Kovalev qui joue à Montréal.

Gordi et JM

Mon séjour à Irkoutsk se fait chez Elena. Elle me reçoit chez elle dans son petit appartement, où elle vit avec sa mère (Nadiegena) et sa fille (Katya). C'est cool, je suis dans une famille russe. Katya m'apprend à compter jusqu'à dix en russe. Je joue aux mimes avec elle et ses copines. Elle est émerveillée devant mes photos de voyage que je lui montre à partir de mon blog. Elle s'exclame: krassivaïa!

Elena, Katya et les copines

Pour ce qui est de la ville, j'en fais rapidement le tour. Je constate qu'il y a une bonne concentration de Mongols (la Mongolie est à quelques centaines de kilomètres). Etrangement, les voitures ont le volant parfois du côté droit, parfois du côté gauche. C'est mélangeant. Un chauffeur de taxi m'explique que les voitures ayant le volant à droite viennent du Japon. Il y a un grand marché de voitures d'occasion à Irkoutsk.

Sinon, Irkoutsk est ensevelie sous une bonne couche de neige. Rien de timide comme la neige du début de décembre à Montréal. Soyez assurés que les Sibériens auront un Noël blanc.

Le manteau blanc

Irkutsk

De retour sur le train, mon nouveau compagnon de voyage est Sasha (Alexander de son vrai nom, Sasha est le diminutif). Il est Russe, mais de nationalité bouriat. Comme moi qui suis un Canadien de nationalité québécoise. Il a les traits asiatiques. Même les Chinois se laisseront prendre. Ils l'interpelleront en mandarin, mais sans succès. Sasha parle russe. Il arrive à s'exprimer aussi en anglais, mais de façon basique.

Sasha

La route d'Irkoutsk à Pékin est ponctuée de quelques brefs échanges avec un Chinois et d'un passage à la frontière sino-russe de 11 heures. C'est long. Mon contact avec les Chinois est particulier. Ils me regardent passer en me fixant. J'ai l'impression d'être un animal de zoo. Ça me fait rire. Pour la première fois de ma vie je suis la minorité visible. Le train est plein de Chinois. Il y a peu de Russes et encore moins d'Occidentaux. Je rencontre sur la fin du trajet Suzie (Angleterre), Vicky (Suède) et Emma (Nouvelle-Zélande), les seuls autres backpackers du voyage.

La traversée de la Russie de Moscou jusqu'à Pékin me fait traverser cinq fuseaux horaires. L'heure est la même à Irkoutsk qu'à Pékin. Dans la capitale chinoise, j'ai treize heures d'avance sur le Québec.

Une terre aride

Toutefois, la Chine me déstabilise beaucoup. A un point tel que je suis pris d'étourdissements. Je dois m'agripper au mur pour éviter de perdre le pas. Je ne comprends pas ce qui m'arrive jusqu'à ce que je réalise que j'ai la tête à l'envers! C'est ça, être de l'autre côté de la planète!



(Transsibérien - 29 novembre au 2 décembre)(Irkutsk - 3 et 4 décembre)(Transmanchurien - 5 au 7 décembre 2006)

10 décembre 2006

Une saga moscovite

Je débarque du train vers 6h15 du matin. Il fait noir comme le poêle et il pleut. La température peut difficilement être plus excécrable. Il fait quelques degrés au-dessus de zéro, donc j'ai droit à une pluie froide. C'est la pire des météos si vous voulez mon avis.

La cathédrale St-Basile

Après avoir pris le métro, je marche un bon bout de temps en ayant de la difficulté à m'orienter. Je mets facilement une heure depuis la sortie du métro pour joindre mon hostel (à ne pas confondre avec hôtel, qui est plus dispendieux). Après cette marche, les sangles de mon sac ont rendu mes trapèzes raides comme des cordes. Un massage ne me ferait pas de tort. Ne vous en faites pas, je ne dis pas ça pour vous faire pleurer. Je veux juste vous montrer que ce n'est pas toujours des situations faciles ou agréables, je ne donne pas dans le voyage tout inclus ou de luxe. Mais, c'est le moindre de mes soucis, car je ne voudrais pas les choses autrement.

Une église dans le Kremlin

Pour ce qui est de Moscou, la ville est le point d'ébullition de la Fédération russe. Et son coeur, la Place Rouge, est à la hauteur des grandes places publiques des métropoles internationales. Je suis hautement impressionné par le prestige et la beauté de la cette place unique. L'une des plus belles que j'ai vues. La Place Rouge devient vite l'un de mes endroits préférés.



D'un côté, vous avez le Kremlin et ses murs imposants et le mausolée de Lénine, le père fondateur de l'URSS. D'un autre, vous avez la cathédrale St-Basile. A la hauteur de celle de St-Petersbourg, celle-ci fait sa marque dans l'histoire alors que la légende veut que le tsar, je crois que c'était Ivan le Terrible à cette époque, ait fait crever les yeux des architectes ayant supervisé sa construction. Il voulait s'assurer que ceux-ci soient dans l'impossibilité de reproduire leur création. Comme quoi la paranoïa des chefs russes est profondément enracinée dans l'histoire! A côté de la cathédrale vous avez le prestigieux centre d'achats Goum. Les grandes marques de la mode y sont présentes. Puis, entre le Goum et le Kremlin, vous avez le Musée national d'histoire.

Une tour du Kremlin et le musée national d'histoire

Lors de ma première soirée, j'ai l'occasion de rencontrer Katya et Anna. Je suis entré en contact avec Katya par le site Internet couchsurfing. Je passe du temps avec elles au café Bilingua. On discute en prenant un verre. Elles m'apprennent quelques mots de plus en russe dont ne vopros. C'est une expression à tout usage, dans le genre de cool ou OK, elle s'insère à peu près partout. Elle me vaudra plusieurs sourires et éclats de rire dans le futur.

Katya et Anna

Par la suite, je marche en ville en compagnie d'Anna. Elle m'emmène dans la plus grande bibliothèque de Moscou. J'en profite pour acheter Animal Farm de George Orwell et American Gods de Neil Gaiman en prévision des longues heures que je passerai sur le train en direction de la Chine.

Le centre d'achats Goum

Le lendemain soir, je rencontre Anna une seconde fois et elle accepte gentiment de m'aider dans l'achat de mon billet de train en direction d'Irkutsk. On passe une heure et demie en file d'attente et ça se complique alors que la date inscrite sur mon billet n'est pas la bonne. Mais je finis par obtenir mon passage pour la bonne date.

La dernière journée, quelque trois heures avant le départ de mon train, un policier m'arrête sur la rue: contrôle d'identité. Mon coeur se met à battre plus rapidement, je n'ai pas le goût de m'obstiner en russe. J'ai entendu parler à quelques reprises d'arnaques par les policiers. Ils vous intimident en vous faisant croire que vos papiers ne sont pas en ordre et ne vous lâcheront pas avant un bon moment à moins que vous ne les payiez généreusement. Mais dans mon cas, il n'en est rien, le type ne me fait pas d'histoire. Il me remet mon passeport après l'avoir observé pendant trente secondes.

Je quitte Moscou chargé comme une mule, j'ai fait des provisions pour mon voyage en train jusqu'à Irkutsk. Cette ville existe pour vrai, elle ne fait pas seulement partie du jeu Risk.

Mon séjour dans la capitale russe a été trop court. Je n'y ai passé que deux nuits et je quitte déjà pour la Sibérie. Je me reprendrai dans le futur, alors que ma connaissance de la langue sera meilleure, je l'espère!

Vive le patriotisme! La tombe du soldat anonyme

(Moscou - 27 et 28 novembre 2006)

08 décembre 2006

L'héritage de Pierre le Grand

St-Petersbourg est certainement une des plus belles villes d'Europe... malgré le fait que les Russes contesteraient cette dernière affirmation en disant que la Russie ne fait pas partie de l'Europe, pas plus qu'elle ne fait partie de l'Asie. La Russie est à part, pas européenne, pas asiatique, simplement russe!

St-Petersbourg

Ceci dit, je vous annonce que l'alphabet cyrillique est en vigueur partout. Car pour ceux qui ne le savent pas, le russe ne s'écrit pas avec l'alphabet latin, mais avec l'alphabet cyrillique. Si vous voulez un aperçu, voici à quoi ressemble une enseigne trop connue en Amérique sous l'écriture de saint Cyrille...

McDo

Mis à part ce genre de repère, les noms de rues sont tous écrits en caractères cyrilliques. Heureusement, j'ai entrepris mon apprentissage du russe deux semaines avant mon entrée au pays de Putin (je ne fais pas référence au mets typiquement québécois, mais à l'homme d'Etat). J'ai donc tout le loisir de pratiquer la lecture de la langue de Tolstoï et Dostoïevski, deux de mes auteurs préférés.

Avant de vous décrire mon séjour dans la métropole russe, je vous dirai seulement que la ville a été fondée selon les désirs du tsar Pierre le Grand. Ce dernier a trouvé la grandeur dans les extrimités du spectre humain (bon et mauvais). Il a poussé nombre de travailleurs à bout de souffle, littéralement! Tout en projetant la Russie dans l'essor européen artistique et culturel. Mais, il n'avait pas l'âme d'un humanitaire. Il l'a entre autres prouvé en supervisant la torture de son fils! J'imagine que la DPJ* en ferait tout un cas!

*DPJ = direction de la protection de la jeunesse

Pierre le Grand

Ce brin d'histoire était commandité par l'Association des historiens russes contre la torture.

Je suis arrivé à St-Pet (je me sens déjà intime avec la grande ville, je me suis permis de lui donner un petit nom) après 8 heures de bus depuis Tallin. Mais, ça ne prend que peu de temps avant que je me retrouve dans un petit groupe formé d'un couple de Québécois (Jean-Simon et Gabrielle) et de deux Norvégiennes (Anita et Anette). Malgré la fatigue, je sors prendre une bière au Fish Fabric, me disant que je serai bientôt de retour pour joindre Morphée. Toutefois, la soirée prend une allure particulièrement plaisante et me voilà sous le charme de la Norvège! Je rentre à cinq heures du matin dans un état un peu plus que joyeux. Bienvenue à St-Petersbourg!

Une soirée à St-Petersbourg: JM, Jean-Simon, Gabrielle et Anita

Anette et son indispensable tapette à mouches!

Ma semaine commence sur un rythme de sommeil inversé. D'ailleurs, mon passage en Russie sera d'un repos confus, l'horaire de mon oreiller est chambardé.

Ça ne m'empêchera pas de découvrir les merveilles de St-Pet. Les deux spots à touristes qui m'ont le plus impressionné sont définitivement la cathédrale du Sang-Versé et l'Ermitage, palais d'une beauté magnifique contenant une des plus grandes et prestigieuses collections de peintures au monde. Parmi les noms connus figurent: Rembrandt, Picasso, Monet, Gauguin, Renoir et j'en passe. Je suis resté perplexe comme plusieurs, à me demander si les oeuvres d'art étaient plus impressionnantes que l'architecture du palais. (Suggestion: pour ceux qui désirent contempler la beauté de l'Ermitage, je vous recommande fortement L'arche russe, film mettant en valeur ledit palais).

C'est ici que le tsar reçoit

La beauté de l'Hermittage

Je me permets de revenir sur la cathédrale du Sang-Versé. Si mon intérêt pour les églises avait diminué au point de les bouder en Occident, les cathédrales orthodoxes ont eu de quoi raviver l'architecte en moi! Celle de St-Petersbourg est tout simplement originale (si l'on oublie celle de Moscou, qui lui est similaire en plusieurs points). Mais ce qui démarque celle de St-Pet est la mosaïque à l'intérieur qui couvre toute la surface visible! Donc, tous les murs sont couverts de petites dalles de pierres d'un pouce carré qui forment d'énormes fresques. A défaut de provoquer la foi chez moi, cette cathédrale suscitera en moi le respect des nombreux artistes qui ont mis la main à cette création fabuleuse.

La mosaïque

Le Sang-Versé

Je visite aussi le Musée national russe, où je découvre les peintres russes Aivazovzky, Roerich et Kundzhui.

Dans la lignée des conducteurs débiles en liberté, St-Petersbourg fait sa marque. Les Russes ravissent même le titre aux Italiens. Ils sont vraiment fous. Ils ne ralentissent pas pour les piétons, ceux-ci doivent s'enlever du chemin. Il faut dire qu'en Russie tout conducteur frappant un piéton marque 500 points en partant, 1000 points si c'est un touriste. Imaginez l'envie! Pour la première fois depuis le début de mon voyage, je peux soutenir mon affirmation en vous annonçant que j'ai été témoin d'un accident: trois morts, quatre blessés, cinq ambulances dépêchées sur les lieux, deux chiens et un chat écrasés! Bon OK, il n'y avait que de la tôle froissée et un peu de vitre brisée...

Mais parlant de transport, j'ai pris le métro. Celui-ci est si profond que j'ai mis deux minutes trente secondes avec l'escalateur pour descendre dans ses entrailles. Non, non, il n'y a pas d'exagération cette fois. Je crois que c'est l'un des plus profonds du monde, sinon le plus profond. Un passage coûte 12 roubles, soit 0,60$.

Le principal partenaire de mes découvertes de St-Petersbourg est Sander, un Néerlandais. Depuis le début de mon voyage, il est l'un de ceux avec qui j'ai passé le plus de temps. Il est vraiment sympatique et nous sommes sur la même longueur d'ondes. Je fais aussi la rencontre au cours de ma semaine de Arjang (Californien), de Mary et Aurelia (Canadiennes).

Sander

Arjang

Alors que je prépare mon départ samedi soir (25/11) pour Moscou, Sander m'accompagne à la station de train. Comme je ne trouve pas mon train, j'interroge un agent de bord pour lui demander des indications. C'est alors qu'il me fait remarquer que mon billet n'est valide que le lendemain! Une erreur de communication s'est produite à l'achat de mon billet. D'un air perplexe, je demande de mes meilleures gesticulations s'il y a moyen de remédier à la situation. Eh bien, rien de plus facile! Du naturel le plus assuré, il me fait signe que contre de l'argent je peux monter à bord!? Et on ne parle pas ici de passer par le service à la clientèle. Mon nouvel ami prend tout en main! J'hésite et recule devant l'offre, ne sachant pas dans quoi je m'embarque. Je décide de patienter une journée de plus avant mon départ.

Je reste sidéré du naturel de l'agent, Sander est aussi surpris que moi. Ce n'est sûrement pas sa première magouille. De toute façon, la soirée est bouclée. J'ai promis à Sander que j'irais prendre une bière avec lui.

Eh bien le résultat sera semblable à la semaine précédente! Puisque nous remettons les pieds au Fish Fabric. Nous faisons la rencontre de Guyana, une jeune Russe bilingue. Elle nous parle de son pays et nous invite à la suivre dans un club, ce que nous faisons. Pendant notre transition, à la sortie du bar, je tombe sur des Russes que j'ai rencontrés il y a six jours au Fish. Ils sont surpris et joyeux de me voir, ce sont eux qui m'ont reconnu. Ils m'invitent à partager un verre de mousseux avec eux avant que je poursuive mon chemin.

Nous passerons le reste de la soirée dans le club où Guyana nous emmène. Cette fois, je rentre à 7 heures du matin. C'est à ça que ressemblent mes soirées en Russie quand je sors prendre une bière.

(St-Petersbourg - 19 au 25 novembre 2006)

28 novembre 2006

Jean-Marc en Europe

De façon à rendre mon trajet plus visuel, voici une carte montrant les villes que j'ai visitées depuis mon départ de Montréal le 10 septembre. Merci à Yannick qui a préparé le tout, sans même que je le lui demande.

JM en Europe

Pour vous aider dans le temps, pensez que j'ai passé deux semaines et demie en France, deux semaines et demie en Italie, trois semaines chez Maxime et Zoé en Suisse (encore merci!), trois jours à Prague, trois jours à Cracovie, deux à Riga et deux à Tallin.

Mon séjour en Russie est amorcé. J'ai passé une semaine dans la très belle (mais pas plus belle que Prague) St-Petersbourg et je suis présentement (28/11) à Moscou depuis deux jours. Je quitte demain en prenant un train mystique, le transsibérien. Ce sera cinq jours de train sans arrêt avant ma première escale: Irkutsk en Sibérie. Après, je serai au pays de Mao et des innombrables Chinois.

Ne soyez pas surpris si ma prochaine chronique prend un certain temps avant d'être complétée, je serai à la recherche d'un clavier avec l'alphabet latin!

(Arrivée à Paris le 11 septembre et départ de St-Petersbourg le 25 novembre 2006)

26 novembre 2006

La route vers l'Est

Avant mon arrivée à St-Petersbourg, je fais plusieurs courts passages dans plusieurs villes. Après Prague en République Tchèque, je visite Cracovie en Pologne, Riga en Lettonie et Tallin en Estonie. Mes séjours sont courts et je dois parcourir de longs trajets, autant en bus qu'en train.

De plus, la grisaille se met de la partie et voilà plusieurs jours que je n'ai pas vu le soleil, comme s'il se cachait de moi. Il faut dire aussi que le temps progresse vers l'hiver et que la clarté se fait de plus en plus courte.

Mon premier arrêt est Cracovie depuis Prague. Cette ville est située dans la Malopolska (la petite Pologne... oui, j'ai eu une pensée pour Trois-Rivières et son quartier qui porte le même nom). Ma visite de la ville reste superficielle, en dehors du détour que je fais par Auschwitz que j'ai raconté plus tôt.

Cracovie

La ville est belle et l'ambiance est bonne. Je dois avouer que je n'ai vu que rapidement la cour intérieure du château Wawel.

L'église à l'intérieur de la fortification du château Wawel

Après la journée passée à Auschwitz, je vais prendre une bière et le souper avec trois Américains (Alaska et Californie) et un Canadien (Toronto). C'est toujours amusant d'entendre le point de vue des Américains sur leur propre pays et leur bouffon national: W leur président. Jeff de l'Alaska est cordial et à moitié démocrate et républicain. Il explique ça en disant qu'il n'aime pas la position américaine en matière de politique internationale et l'impopularité généralisée de nos voisins du Sud à l'étranger, de là son penchant pour les démocrates. Son penchant républicain lui vient de son besoin de posséder une arme à feu (gun freak). Comme quoi il y a un esprit cowboy chez plusieurs Américains. Hiiiihaa!!!

Un souper après notre journée à Auschwitz: Lito, JM, Cal, Jeff et Scott au premier plan

À Riga et Tallin, c'est un peu la même histoire, je ne visite pas beaucoup. Il faut dire que je suis dans une période où j'ai les blues. Rien pour me faire regretter mon voyage ou me faire rebrousser chemin, mais disons que je serais revenu passer une fin de semaine au Québec, question de faire le plein.

Riga by night

Dans le train de Cracovie jusqu'à Varsovie, alors que je pratique le russe (puisque j'apprends cette langue), il fallait voir la tête du Polonais à côté de moi alors que je prononce les premiers mots en russe. M'ayant reconnu pour un étranger de l'Ouest, il est resté très surpris de m'entendre balbutier quelques mots dans cette langue. J'aurais aimé prendre une photo, ça valait 100 piastres!

Ainsi à Riga, je rencontre George, John et Adam, trois Anglais en visite en Lettonie. Je dois dire que tout au long de mon voyage, je parle plus souvent anglais que n'importe quelle autre langue. Et pour ce qui est de l'accent britannique, je dois travailler fort parce que je le trouve plus difficile à comprendre que les accents nord-américains. D'autant plus que le vocabulaire utilisé est parfois différent. Ces différences me font penser aux difficultés que les Français ont parfois à comprendre notre "dialecte". Cheers!

George and John

C'est à Tallin que les blues me quittent! Je me rafraîchis dans la francophonie. Le soir de mon arrivée à l'auberge, je tombe sur Charlène (Française) et Clothilde (Belge). Reconnaissant mon accent québécois, elles m'invitent à me joindre à elles pour aller prendre un verre avec des amis.

Vivement la francophonie!!!

Je fais la rencontre de Caroline, Charlène (une autre), Clémentine, de Sophie-Charlotte, de Catherine et de Walter. Ils sont tous Français ou Belges. Qu'il fait bon de parler ma langue maternelle! D'autant plus que les filles se délectent de mon accent québécois. Elles iront jusqu'à me demander de laisser un message vocal à trois heures du matin pour une amie qui trippe sur l'accent ou d'enregistrer un vidéo pour un chum qui a la nostalgie du Québec depuis qu'il l'a quitté.

Pour ce qui est du bar, il est typiquement estonien. La bière y est servie au litre, rien de moins! Je fais entre autres la connaissance de Tonis, qui est là avec ses amis estoniens. Tonis m'en apprend sur l'Estonie et sa relation avec la Russie. Cette relation est plutôt tendue. Disons que les Estoniens ont encore sur le coeur la "libération" par les Soviètes pendant la Deuxième Grande guerre. En fait, cette libération aurait été un prétexte à l'occupation et plus tard à l'intégration forcée à l'URSS. Sans compter l'apprentissage de la langue russe comme langue seconde dans les écoles. Tonis se sent plus près culturellement des Finlandais ou des Allemands que des Russes.



Il a participé en 1989 à une chaîne humaine de 2 millions de personnes. Cette chaîne partait de Vilnius (Lituanie) et passait par Riga (Lettonie) avant de se rendre à Tallin (Estonie). Elle était longue de 600 Km. Il faut savoir que ces trois pays comptent une population de 7 millions de personnes seulement. La chaîne symbolisait l'union de ces trois nations dans un destin commun face aux différentes occupations vécues. L'idée d'une chaîne humaine aussi longue m'impressionne beaucoup!

JM et les Estoniens, Tonis est immédiatement à ma gauche

(Cracovie - 11 au 13 novembre)(Riga - 15 et 16 novembre)(Tallin - 17 et 18 novembre 2006)