10 janvier 2007

Un coin de paradis

Si j'ai choisi la Thaïlande comme sortie de secours alors que j'étais en Chine, c'est que je savais que ce serait facile et agréable. L'anglais est assez répandu, la température est géniale (entre 28-35 degrés, l'air est sec) et le tourisme bien développé. Donc, je suis en Thaïlande pour me reposer et me changer les idées. Et c'était le bon choix à faire.

Un autre coucher de soleil...

L'île de Koh Chang où je me trouve est superbe. Elle est montagneuse, la végétation est généreuse et la plage est belle. Toutefois, je partage tout ça avec des centaines, voire des milliers de touristes. Parce qu'il faut oublier les paradis perdus en Thaïlande. Le film The Beach, c'était il y a 10 ou 15 ans que ça se pouvait. Aujourd'hui les full moon partys, qui ont contribué à l'essor touristique du pays, comptent au-dessus de 30 000 têtes folles sur une plage qui écoutent du techno jusqu'au lever du soleil.

La plage...

Koh Chang ne compte pas autant de touristes, mais ce n'est pas là que vous aurez l'impression de vous sentir seul au monde. L'île est pleine de nids à touristes. Il y a beaucoup de sites en construction. Les hôtels et les huttes poussent comme des champignons. J'aurais aimé connaître la Thaïlande dans les années 90, alors qu'elle avait encore ce charme mystérieux. Aujourd'hui, il n'y a plus de mystère.

Mais ce constat ne m'empêche pas d'apprécier le soleil. Je peux toujours compter sur lui, qu'importe la présence ou non des hôtels, il est toujours aussi brillant. Et je dois dire que j'ai une vue sur la mer depuis ma hutte, ce qui est génial. Un hamac aussi c'est génial... bon, j'imagine que vous avez l'eau à la bouche?!

Ici en Thaïlande, j'ai l'occasion de faire de la plongée sous-marine. Ça fait longtemps que j'envisage en faire et c'est ici que je me jette à l'eau. Quelle belle découverte! Le feeling de se déplacer sous l'eau en respirant paisiblement est incroyable. C'est un autre monde qui s'ouvre à moi.

L'équipage

Découvrir la faune et la flore marine a quelque chose d'enchanteur. Certains poissons sont aussi bleus que des surligneurs (je n'exagère pas!). C'est cool aussi de nager à quelques mètres d'un barracuda. Ne t'en fais pas maman, avec du sel et une bonne sauce, ils sont succulents. Par moments il y a deux ou trois mille poissons autour de nous. C'est vraiment fabuleux.

Entre deux plongées

La découverte de ce sport se fait en suivant un cours de trois jours. Ce cours je ne le fais pas seul, je le fais avec Nina (Allemande) et Sullivan (Français), qui sont en couple. On a vraiment du fun à faire ce cours. La dynamique est plaisante. Eux aussi sont en voyage depuis un bon bout de temps. On suit ce cours sous l'oeil expérimenté de Thor, notre instructeur norvégien (le nom et l'origine ne sont pas une blague).

Nina et Sulli

Les plongeurs

La communication en plongée

En fait l'expérience de voyage de Nina et Sulli dans le Sud-Est de l'Asie va changer le regard que je porte pour la suite de mon voyage. Jusqu'à maintenant, je dois avouer que j'ai envisagé mon voyage en termes d'attractions touristiques et de paysages séduisants. C'est bien, mais à long terme, ça devient comme une coquille vide. L'essence se trouve chez les habitants, ce sont eux qui font battre un pays.

Inspiré de leur expérience, je compte percevoir la suite de mon voyage d'une perspective plus humaine. Alors ne vous étonnez pas si au cours de mes prochaines chroniques vous trouvez de plus en plus de portraits d'habitants que je rencontrerai. Un visage parle plus que des ruines.

Ainsi le temps passé en leur compagnie m'inspire et je fais aussi d'autres rencontres intéressantes. Christophe (Français) est en voyage en Asie chaque année, ça fait 10 ans de suite qu'il passe ses hivers en Inde. Stéphanie (Française) a découvert la Thaïlande et le Cambodge lors de son premier voyage loin de chez elle. Elle a quitté la Thaïlande après deux mois en ayant les boules et la larme à l'oeil. Kazuki est la première Japonaise que je rencontre qui est bronzée (les Japonaises aiment habituellement avoir la peau blanche, elles ont d'ailleurs des crèmes pour ça... no joke!). Kazuki se débrouille en français.

Mon séjour à Koh Chang a été inspirant et reposant. J'ai d'ailleurs vaincu ma grippe. Je suis prêt pour la prochaine partie de mon voyage qui m'amène au Cambodge. Je reviendrai peut-être en Thaïlande dans un mois ou deux pour visiter le nord du pays. Je verrai bien. D'ici là, c'est au pays des Khmers et de la populaire Angkor Wat que je me dirige.

(Koh Chang - 9 au 20 janvier 2007)

06 janvier 2007

Au centre du pays des sourires

Après mon vol depuis Macau, je m'installe en périphérie de Bangkok, près de Sukhumvit Road. J'ai accès au Skytrain, qui est un bon moyen de se déplacer dans Bangkok, le moyen le plus amusant étant le tuk-tuk.

La vie en tuk-tuk

La chaleur thaïlandaise est bienvenue. Autant celle des gens que celle du soleil. Après la Russie et la Chine, où les gens ne sont pas souriants, le contact des Thaïlandais est réconfortant, puisqu'en Thaïlande tout se fait avec le sourire. Même les malentendus sont clarifiés avec le sourire. C'est plus facile et on ne perd pas la face. Dans plusieurs mentalités asiatiques, c'est le cas en Chine et en Thaïlande, s'énerver à cause d'un malentendu est mal vu. En Thaïlande, le calme et le sourire sont de rigueur.

Le sourire d'un jeune Thaï

Puisque je suis en Thaïlande, c'est difficile d'éviter le sujet de la prostitution et du tourisme sexuel. Je vais crever l'abcès rapidement.

Il est courant d'observer des touristes de tout âge avec une Thaïe. La beauté et l'âge des clients varient, ce qui donne parfois des couples bizarres. J'ai vu des gars ordinaires se promener avec de belles Thaïes. Ce n'est pas vraiment scandaleux. Pour moi, ce qui était choquant (et je ne crie pas au meurtre), c'est de voir l'Occidental de 55 ans se promener main dans la main avec une petite poule de 20-25 ans. Elle va l'accompagner pendant ses vacances. A mes yeux, c'est déplorable et disgracieux. Mais je n'en mettrai pas trop, puisque de toute façon la prostitution était là avant les touristes.

Je termine cette lourde parenthèse en parlant des katoïs ou lady-boys. Celles-ci ou plutôt ceux-ci sont des travelos. Il y en a beaucoup. L'industrie du sexe est prolifique au point d'attirer dans ses rangs des mecs qui y voient un moyen de subsistance. Disons que ça a changé ma facon de regarder les femmes en Thaïlande... Dans certains milieux, je regarde toujours la largeur des hanches pour évaluer si j'ai affaire à un ou une Thaï, sachant que ce n'est pas un repère absolu. Plusieurs touristes ont dû avoir des surprises...

Dans un ordre d'idées plus standard, j'ai fait un tour au Marché du week-end. Des centaines de kiosques sont collés les uns sur les autres pour offrir de la consommation bon marché. Il y a de quoi pratiquer ses talents de négociateur. On y trouve des tas de trucs différents: des vêtements, des souliers, des livres, des animaux de compagnie, de l'artisanat, alouette!

Pour sa part, le Palais royal est majestueux. Il a plusieurs pavillons tout aussi brillants les uns que les autres. Il est très coloré et occupe une place importante dans le centre-ville. Pour votre info, la Thaïlande est une monarchie qui permet au peuple de choisir son gouvernement. Toutefois, le processus démocratique n'est pas aussi bien ancré qu'en Angleterre (par exemple) et l'intervention de l'armée a marqué l'histoire politique du pays. Pour sa part, l'image du roi est visible dans plusieurs commerces de Bangkok.

Le Palais royal

Mon passage en Thaïlande me permet de voir du muay thaï. Aussi connu sous le nom de boxe thaïlandaise, cet art martial est redoutable. Les pieds, les mains, les genoux et les coudes sont mis à contribution pour les frappes. De plus, les projections sont permises. Sur les 6 combats que j'ai vus, il y a eu deux KO par coups au corps. La douleur était perceptible. Maman, ce n'était définitivement pas ton genre de spectacle!

J'ai assisté à ces combats en compagnie de Tamara et Jonathan, deux jeunes Américains au début de la vingtaine. Plus tard, j'ai joint leur groupe d'amis pour manger en leur compagnie. Ils étaient bien gentils, ils m'ont d'ailleurs offert le souper. Mais, je trouvais leur réalité tranchante avec le milieu. Ils logeaient dans un hôtel cinq étoiles. A chacun son voyage.

Vous connaissez Buddha?

Un moment de prière

Mon séjour à Bangkok est marqué d'un passage a l'hôpital. Rien de grave, sinon cette grippe qui me suit depuis les montagnes de Huan Shan en Chine. Elle est tenace et elle m'oblige à prendre les grands moyens.

Je m'arrête ainsi dans le premier hôpital que je rencontre, ne sachant pas trop à quoi m'attendre. En bref, le ministère de la Santé du Québec a de quoi rougir! En vingt minutes j'ai vu un médecin et j'avais mes antibiotiques en main. Tout ça pour la modeste somme de 160 Baths, soit moins de six dollars!

En bref, mon séjour à Bangkok me laisse indifférent. Je n'y ai d'ailleurs pas fait de rencontre coup de coeur. De plus, j'ai eu ma dose des grandes villes et je suis venu en Thaïlande pour le repos et la chaleur des plages. C'est ainsi que sans regret je quitte en direction de Koh Chang, une île située près de la frontière du Cambodge. On se revoit sous les palmiers!

(Bangkok - 4 au 7 janvier 2007)

05 janvier 2007

Passage rapide à Macau

Je transite par Macau avant mon départ pour Bangkok. Cette ville m'était inconnue avant mon passage en Chine. C'est une colonie portugaise. Quoique aujourd'hui, les Portugais n'y soient qu'une minorité. Ils ont malgré tout marqué cette ville et leur présence se fait encore sentir dans la langue. Le portugais et le cantonnais sont les deux langues officielles. Ainsi, la signalisation et les affiches publicitaires sont bilingues. Certaines rues portent des noms portugais, comme la rue Ribeiro.

A Macau, le portugais et le cantonnais coexistent

L'héritage portugais est encore présent. Il est possible de le constater par l'architecture et par la présence d'églises. C'est un phénomène étrange que de voir une église en Asie. Toutefois ici, l'église St-Paul (ou plutôt la façade restante) s'intègre bien au milieu urbain.

La façade de l'église Saint-Paul

Les rues ont parfois un caractère chinois, parfois un caractère européen. La différence reste marquée entre ces deux styles totalement différents.

Une rue chinoise...

... une rue européenne

Mon séjour n'est que de deux jours ici, alors je n'ai pas eu beaucoup de temps pour visiter. En soirée, je n'ai pas pu m'empêcher de passer au casino Lisboa pour y jouer quelques dollars. Macau est la mecque du jeu en Asie, les casinos y sont nombreux. Elle est comparée à Las Vegas, mais elle n'a définitivement pas son panache.

(Macau - 2 et 3 janvier 2007)

Hong Kong: terre promise

Ça n'a pas pris beaucoup de temps pour que je sois à l'aise dans cette grande ville. Peut-être parce que l'anglais y fait aussi facilement son chemin que le cantonnais? Probablement.

Hong Kong est dynamique. Les rues sont bondées de monde. Elle est chinoise en plus d'offrir l'Occident à portée de la main. Les grandes marques sont toutes à HK. C'est la capitale du magasinage en Chine. C'est d'ailleurs ici que je trouve une nouvelle paire de souliers de marche. La qualité est là, je n'ai eu qu'à payer le prix de l'Occident. Ce n'est d'ailleurs pas une ville pour économiser. Elle est la plus dispendieuse en Chine.

Un passage pour piétons

Hong Kong

Hong Kong, ce n'est pas vraiment la Chine. Elle et Macau sont des SAR (Special Administrative Region). C'est ici que je croise le plus d'étrangers. C'est une ville d'expatriés.

J'aime la vibe de la ville. Je me sens à l'aise. Je dois avouer que tout est plus facile en anglais. Commander au restaurant est simple. Je n'ai pas besoin de gesticuler ou de faire des mimiques. HK offre du tourisme facile. C'est un peu aussi pour ça que ce n'est pas la Chine.

Le gratte-ciel de la Bank of China

C'est ici que je vais au cinéma pour la première fois de mon voyage. J'y vois Confession of Pain, un film chinois tourné à Hong Kong. Le film me plaît et je ne peux m'empêcher de sourire à l'idée qu'à la sortie du cinéma je marche dans la même ville que les acteurs du long métrage.

Le soir du 31 décembre, je vais au sommet de Victoria qui offre une vue saisissante de la ville. L'endroit est commercialisé à l'os. Il y a un centre d'achats. C'est là que j'aperçois une boutique Fruits & Passion. Je me serais fait le plaisir de la visiter en tant qu'envoyé spécial du Québec, mais elle était fermée. La présentation de certains produits de Noël était encore visible. Je ne peux m'empêcher de penser à ce premier Noël que j'ai passé à l'extérieur de l'univers très animé de F&P.

La vue du sommet de Victoria

JM en terre promise

Fruits & Passion

En descendant, je me dirige vers le parc Victoria pour le passage à l'an 2007. Mais à 23h40, alors que je marche sans trop de conviction, de la musique salsa attire mon attention. Je marche vers un club où un groupe de salsa fait un party. Je décide de me joindre à eux. A mon arrivée, l'hôtesse me présente Ammesa (Chinoise) qui parle français. Je passe en 2007 en sa compagnie et celle de ses amis. J'étais à un cheveu de passer au Nouvel An seul. J'ai passé la soirée à danser la salsa, le meringue et la bachata. Ça me manquait!

Ammesa

Je rentre finalement à 4h30 du matin. Ce party, c'était inattendu et inespéré pour une soirée qui s'annonçait ordinaire. Le lendemain, je revois Ammesa en soirée, on discute en prenant un verre. Je savoure encore ma chance des dernières heures.

(Hong Kong - 30 décembre 2006 au 1er janvier 2007)

Changement de parcours

Après notre séjour à Huan Shan, François et moi prenons des routes séparées. Il se dirige vers Hong Kong, d'où il prendra l'avion pour se rendre à Tokyo, au Japon. De mon côté, je me dirige vers Guilin, dans le Sud de la Chine.

Voyager en Chine avec François a grandement agrémenté mon séjour en terre jaune. Nous sommes sur la même longueur d'ondes et avons le même sens de l'humour. François est aussi en voyage autour du monde. Nous partageons ainsi la même dynamique. Sa compagnie et son sens de l'humour ont aidé à désamorcer nombre de situations irritantes. J'imagine que sans lui certains moments auraient été moins drôles.

Je prends ainsi le train à Tunxi en direction de Guilin. Sur celui-ci, je rencontre Emma (Chinoise... Emma est son English name). Elle étudie l'anglais et m'offre de faire la conversation.

Sa rencontre est positive et nous échangeons pendant un bon bout de temps. C'est un peu grâce à elle que je vois mieux le positif chez les Chinois. Elle est honnête et généreuse. Elle va d'ailleurs m'offrir de séjourner chez elle dans sa famille le mois prochain. L'invitation est appréciée, mais le timing n'est pas bon. Le mois prochain, j'en serai à une autre étape de mon voyage. On se reprendra lors de mon prochain séjour en Chine... qui pourrait tarder!

Ma petite voisine dans le train... ce n'est pas Emma!

Après vingt heures de train, mon premier repas à Guilin me laisse sur mon appétit. Je dois me tourner vers KFC, pour éviter le naufrage protéinique. Quand le poulet frit du colonel devient le choix santé, c'est que les options culinaires laissent à désirer. Les derniers jours j'ai eu de la difficulté à bien me nourrir et ça paraît dans ma forme physique.

De plus, ma grippe ne me lâche pas. Elle est toujours forte et me coûte beaucoup d'énergie. Moi, qui ai habituellement un bon système immunitaire, je suis challengé continuellement depuis les deux dernières semaines sur le plan physique.

C'est avec une motivation amoindrie que je regarde les deux semaines qu'il me reste à passer en Chine. En fait, je suis confronté à un test de résistance, car j'apprécie moins mon voyage. Ma condition physique y est pour quelque chose.

Si j'avais choisi des mois où la température est plus clémente et que ma condition physique était à son mieux, je n'aurais peut-être pas envisagé un autre itinéraire. Mais, telle n'est pas ma situation. Avant mon départ, je m'étais souvent dit qu'advenant une situation indésirable ou que je ne me plaise pas quelque part, je ne me gênerais pas pour changer mon trajet.

Je ne regrette en rien mon expérience en Chine. Pour moi, elle était incontournable dans mon périple. D'ailleurs, je ne décourage personne voulant s'aventurer ici. La Chine déborde d'une richesse culturelle à partager et mérite un regard. J'aurais seulement une ou deux recommandations à donner...

En ce qui me concerne, je me reprendrai dans un voyage ultérieur, puisque j'ai l'intention de revenir en terre chinoise. Mais ce sera dans quelques années. D'ici là, il y a plusieurs pays que je veux visiter.

Ainsi, malgré la rencontre d'un Australien à Guilin, qui se dirige vers le Yunan où j'envisageais la fin de mon séjour au pays de Mao, je prends la décision de me diriger vers la Thaïlande. La température est chaude, les paysages sont magnifiques et le tourisme très développé, ce qui en fait un pays où il est facile voyager.

Avant de quitter Guilin, je rencontre Shawnee (Américaine). Elle est en Chine depuis quelques années et elle parle le mandarin de façon courante. La connexion est bonne et elle m'aide à acheter un billet de bus pour Shenzen, à côté de Hong Kong. C'est elle qui me suggère l'itinéraire jusqu'à Macau (également près de Hong Kong), d'où je pourrai prendre l'avion jusqu'à Bangkok, capitale de la Thaïlande.

L'aimable Shawnee

Ainsi je demeure à Guilin moins de 24 heures et je prends le bus à midi, il doit normalement arriver à destination à 22h00. Donc, 10 heures de route pour 400 Km à vol d'oiseau. La route s'annonce longue.

En route vers Shenzen

En chemin, on s'arrête à plusieurs reprises. Pour les toilettes, oubliez les modèles auxquels vous êtes habitués. Ici, en Chine, je me précipiterais à toute vitesse vers une de nos vieilles bécosses de chez nous. Une fois, je vais aux toilettes dans une porcherie. Une autre fois, dans une aire de service j'aperçois du coin de l'oeil une ombre suivre rapidement le mur, c'est un rat. Je me suis empressé de terminer ma besogne. Voir un rat à deux heures du matin quand on est endormi, ça réveille mal!

La porcherie

Finalement, le trajet s'allonge démesurément et nous sommes à Shenzen à 5h30 du matin! Soit sept heures et demie de plus que prévu. Moi qui croyais que les Chinois avaient la ponctualité à coeur. Je trouve le moyen de me rendre au port et je prends le ferry qui m'emmène à Hong Kong. Cette dernière m'apparaît comme la terre promise!

(Train - 27 décembre)(Guilin - 28 décembre)(Bus - 29 décembre 2006)

Des lieux sacrés et un trou à rat

Nous voilà à Hangzhou. Une petite ville de six millions d'habitants. Vous aurez deviné qu'elle n'est pas petite. Je suis resté surpris en apprenant le nombre d'habitants, puisque je n'avais jamais entendu parler de cette ville avant de mettre les pieds en Chine. Autre truc pour me surprendre, il y a un concessionnaire Ferrari en ville! Je ne suis même pas certain qu'il y en ait un à Montréal.

En fait, je croyais, en quittant Shanghai, que je me dirigeais vers la campagne ou du moins, vers un endroit moins urbain. Ce n'est pas le cas. Même si Hangzhou n'a pas le prestige de Pékin ou Shanghai, elle a un train d'activités de grand carrefour urbain.

Ce qui nous attire ici, c'est le Lac de l'Ouest. Sa réputation est nationale. Ce lac est LE lac à voir en Chine. Hangzhou est l'une des destinations les plus prisées par les touristes chinois.

Le Lac de l'Ouest

Honnêtement, je ne vois pas de quoi s'exciter. En ce qui me concerne, la présence du trafic à proximité du lac vient gâcher l'ambiance. Le lac est beau et paisible en soi. L'aménagement paysager tout autour du lac est digne de mention. Mais, pas au point de faire un détour. Est-ce que vous feriez le détour de Québec pour voir le Lac des Castors sur le Mont-Royal? Sûrement pas. Bon, j'exagère un peu. Comparer le Lac de l'Ouest au Lac des Castors, c'est un peu fort.

François en méditation...

Mais bon, en tant que Québécois, j'ai vu plus d'un lac et ça m'en prend beaucoup pour m'extasier devant une étendue d'eau douce. J'imagine que ce n'est peut-être pas le cas des Chinois. Peut-être aussi que le lac a une histoire que j'ignore.

Avant notre tour du lac, nous avons rencontré Helen (Aussie) pour le déjeuner. Elle est en voyage pour deux semaines en Chine. Ses racines sont chinoises et vietnamiennes. Nous l'avions croisée à Shanghai et nous nous étions donné rendez-vous à Hangzhou.

Viennent ensuite les Montagnes de Huan Shan ou Montagnes Jaunes. Ces montagnes sont sacrées en Chine. Tout comme le Lac de l'Ouest, elles sont une des destinations de choix à l'intérieur de la Chine.

A Tangkou, au pied des montagnes, nous faisons la rencontre de M. Cheng. Il parle un très bon anglais, le meilleur que l'on ait entendu à date. Nous nous demandons d'ailleurs pourquoi il n'est pas à Shanghai pour trouver du travail.

M. Cheng nous conseille dans nos choix et nous oriente dans la ville. Il nous a été d'une grande aide, mais jusqu'au dernier moment nous nous attendions à un attrape-nigaud. Notre expérience avec les Chinois nous a démontré que nous ne pouvons commencer une relation avec eux basée sur la confiance. M. Cheng a été honnête du début à la fin. Nous avons mangé à son resto deux fois pour retourner la faveur. Ainsi son bon service était une façon d'obtenir de la clientèle pour son resto et pour des commerces d'amis, mais pas plus.

C'est d'ailleurs au restaurant de M. Cheng que François et moi célébrons le Réveillon de Noël. Deux solitudes partagées valent mieux qu'une solitude en solitaire! Ainsi, on constate l'ironie de notre situation. La bouffe est ordinaire, il est d'ailleurs difficile de se procurer de la viande à l'extérieur des grands centres urbains. De plus, le restaurant, à l'image des endroits publics de la Chine, n'est pas chauffé. Et l'ambiance n'est pas à la fête. Les Chinois n'ont pour la plupart aucun intérêt pour Noël. Alors vous comprennez mieux l'expression de solitudes partagées?

En montant les montagnes de Huan Shan nous faisons la rencontre de Kim (Coréen). Il est photographe à ses heures. J'en profite d'ailleurs pour lui montrer les photos de mon voyage, ce qui l'allume. Il aime bien mes clichés.

Au sommet, nous prenons des lits dans un igloo. Je vous explique. La chambre n'est pas chauffée (la température ambiante est de 5 degrés Celsius) et il n'y a pas d'eau chaude. On dort sur un matelas d'une épaisseur négligeable. En plus, la propreté est absente. Bienvenue dans un trou à rat! Je sais que l'expression n'est pas chic, mais elle sied bien au pire logis à date. Notre gîte contribue à ma détérioration physique... je couve une grippe. Celle-ci va me suivre jusqu'en Thaïlande.

Le lendemain, je me tape une partie de basket pendant que François est parti en randonnée. J'ai besoin de me changer les idées. Au sommet, les installations hôtelières sont abondantes et bien nanties, à l'exception de notre trou à rats. Il y a un court de basket (à 1500m d'altitude) et je joue un contre un avec un Chinois d'une vingtaine d'années.

Le basket est très en vogue en Chine, mon adversaire me le fait sentir alors qu'il prend les devants 6-1. Mais, ma réplique ne se fait pas attendre et je le remonte 6-13. On se rend ensuite à 20-18, avant que je mette la partie en poche à 20-30.

S'il y a bien une chose que je ne voulais pas vivre en voyage, c'est la défaite au basket. Surtout contre un mec plus petit que moi! Au moins, je n'ai pas tout perdu en Chine.

JM sur Huan Shan

Contrairement au Lac de l'Ouest, les montagnes de Huan Shan valent le déplacement. Je comprends l'intérêt pour celles-ci. C'est amplement justifié. J'aime avoir la tête dans les nuages... dans les deux sens! Et avec Huan Chan, j'ai même la tête au-dessus des nuages. La vue est à couper le souffle. Par moments, nous pouvons apercevoir une mer de nuages s'étendant sous nos pieds. Le paysage a quelque chose de fantastique, il me fait songer à la Corse.

JM et François, la tête dans les nuages

Une mer de nuages

Au-dessus des nuages

Les pics sont rocheux

Le coucher de soleil sur les montagnes

Mais la distance qui nous sépare de la ville nous laisse perplexes quant à la construction de tous les complexes hôteliers. Le téléphérique répond à une partie du questionnement. Et en descendant nous obtenons une réponse complémentaire. Des Chinois transportent plusieurs kilos de matériaux en montagne. Dans certains cas les charges approchent les 40 ou 50 Kg. Les distances parcourues avec ces charges sont de 5 à 10 kilomètres, de ce que j'ai observé. J'y reconnais la ténacité des Chinois et leur force de travail... la Grande Muraille ne s'est pas construite seule!

La force du travail!

Pour conclure notre séjour en montagne, nous observons des singes en liberté. Rien de moins! Je ne vous dis pas à qui ils m'ont fait penser. Je ne pensais pas que j'aurais la chance de voir des singes si près de la civilisation. Je suis surpris.

Un singe: droit dans le mille!

(Hangzhou - 21 et 22 décembre)(Tunxi - 23 décembre)(Montagnes de Huan Shan - 24 au 26 décembre 2006)