05 janvier 2007

Des lieux sacrés et un trou à rat

Nous voilà à Hangzhou. Une petite ville de six millions d'habitants. Vous aurez deviné qu'elle n'est pas petite. Je suis resté surpris en apprenant le nombre d'habitants, puisque je n'avais jamais entendu parler de cette ville avant de mettre les pieds en Chine. Autre truc pour me surprendre, il y a un concessionnaire Ferrari en ville! Je ne suis même pas certain qu'il y en ait un à Montréal.

En fait, je croyais, en quittant Shanghai, que je me dirigeais vers la campagne ou du moins, vers un endroit moins urbain. Ce n'est pas le cas. Même si Hangzhou n'a pas le prestige de Pékin ou Shanghai, elle a un train d'activités de grand carrefour urbain.

Ce qui nous attire ici, c'est le Lac de l'Ouest. Sa réputation est nationale. Ce lac est LE lac à voir en Chine. Hangzhou est l'une des destinations les plus prisées par les touristes chinois.

Le Lac de l'Ouest

Honnêtement, je ne vois pas de quoi s'exciter. En ce qui me concerne, la présence du trafic à proximité du lac vient gâcher l'ambiance. Le lac est beau et paisible en soi. L'aménagement paysager tout autour du lac est digne de mention. Mais, pas au point de faire un détour. Est-ce que vous feriez le détour de Québec pour voir le Lac des Castors sur le Mont-Royal? Sûrement pas. Bon, j'exagère un peu. Comparer le Lac de l'Ouest au Lac des Castors, c'est un peu fort.

François en méditation...

Mais bon, en tant que Québécois, j'ai vu plus d'un lac et ça m'en prend beaucoup pour m'extasier devant une étendue d'eau douce. J'imagine que ce n'est peut-être pas le cas des Chinois. Peut-être aussi que le lac a une histoire que j'ignore.

Avant notre tour du lac, nous avons rencontré Helen (Aussie) pour le déjeuner. Elle est en voyage pour deux semaines en Chine. Ses racines sont chinoises et vietnamiennes. Nous l'avions croisée à Shanghai et nous nous étions donné rendez-vous à Hangzhou.

Viennent ensuite les Montagnes de Huan Shan ou Montagnes Jaunes. Ces montagnes sont sacrées en Chine. Tout comme le Lac de l'Ouest, elles sont une des destinations de choix à l'intérieur de la Chine.

A Tangkou, au pied des montagnes, nous faisons la rencontre de M. Cheng. Il parle un très bon anglais, le meilleur que l'on ait entendu à date. Nous nous demandons d'ailleurs pourquoi il n'est pas à Shanghai pour trouver du travail.

M. Cheng nous conseille dans nos choix et nous oriente dans la ville. Il nous a été d'une grande aide, mais jusqu'au dernier moment nous nous attendions à un attrape-nigaud. Notre expérience avec les Chinois nous a démontré que nous ne pouvons commencer une relation avec eux basée sur la confiance. M. Cheng a été honnête du début à la fin. Nous avons mangé à son resto deux fois pour retourner la faveur. Ainsi son bon service était une façon d'obtenir de la clientèle pour son resto et pour des commerces d'amis, mais pas plus.

C'est d'ailleurs au restaurant de M. Cheng que François et moi célébrons le Réveillon de Noël. Deux solitudes partagées valent mieux qu'une solitude en solitaire! Ainsi, on constate l'ironie de notre situation. La bouffe est ordinaire, il est d'ailleurs difficile de se procurer de la viande à l'extérieur des grands centres urbains. De plus, le restaurant, à l'image des endroits publics de la Chine, n'est pas chauffé. Et l'ambiance n'est pas à la fête. Les Chinois n'ont pour la plupart aucun intérêt pour Noël. Alors vous comprennez mieux l'expression de solitudes partagées?

En montant les montagnes de Huan Shan nous faisons la rencontre de Kim (Coréen). Il est photographe à ses heures. J'en profite d'ailleurs pour lui montrer les photos de mon voyage, ce qui l'allume. Il aime bien mes clichés.

Au sommet, nous prenons des lits dans un igloo. Je vous explique. La chambre n'est pas chauffée (la température ambiante est de 5 degrés Celsius) et il n'y a pas d'eau chaude. On dort sur un matelas d'une épaisseur négligeable. En plus, la propreté est absente. Bienvenue dans un trou à rat! Je sais que l'expression n'est pas chic, mais elle sied bien au pire logis à date. Notre gîte contribue à ma détérioration physique... je couve une grippe. Celle-ci va me suivre jusqu'en Thaïlande.

Le lendemain, je me tape une partie de basket pendant que François est parti en randonnée. J'ai besoin de me changer les idées. Au sommet, les installations hôtelières sont abondantes et bien nanties, à l'exception de notre trou à rats. Il y a un court de basket (à 1500m d'altitude) et je joue un contre un avec un Chinois d'une vingtaine d'années.

Le basket est très en vogue en Chine, mon adversaire me le fait sentir alors qu'il prend les devants 6-1. Mais, ma réplique ne se fait pas attendre et je le remonte 6-13. On se rend ensuite à 20-18, avant que je mette la partie en poche à 20-30.

S'il y a bien une chose que je ne voulais pas vivre en voyage, c'est la défaite au basket. Surtout contre un mec plus petit que moi! Au moins, je n'ai pas tout perdu en Chine.

JM sur Huan Shan

Contrairement au Lac de l'Ouest, les montagnes de Huan Shan valent le déplacement. Je comprends l'intérêt pour celles-ci. C'est amplement justifié. J'aime avoir la tête dans les nuages... dans les deux sens! Et avec Huan Chan, j'ai même la tête au-dessus des nuages. La vue est à couper le souffle. Par moments, nous pouvons apercevoir une mer de nuages s'étendant sous nos pieds. Le paysage a quelque chose de fantastique, il me fait songer à la Corse.

JM et François, la tête dans les nuages

Une mer de nuages

Au-dessus des nuages

Les pics sont rocheux

Le coucher de soleil sur les montagnes

Mais la distance qui nous sépare de la ville nous laisse perplexes quant à la construction de tous les complexes hôteliers. Le téléphérique répond à une partie du questionnement. Et en descendant nous obtenons une réponse complémentaire. Des Chinois transportent plusieurs kilos de matériaux en montagne. Dans certains cas les charges approchent les 40 ou 50 Kg. Les distances parcourues avec ces charges sont de 5 à 10 kilomètres, de ce que j'ai observé. J'y reconnais la ténacité des Chinois et leur force de travail... la Grande Muraille ne s'est pas construite seule!

La force du travail!

Pour conclure notre séjour en montagne, nous observons des singes en liberté. Rien de moins! Je ne vous dis pas à qui ils m'ont fait penser. Je ne pensais pas que j'aurais la chance de voir des singes si près de la civilisation. Je suis surpris.

Un singe: droit dans le mille!

(Hangzhou - 21 et 22 décembre)(Tunxi - 23 décembre)(Montagnes de Huan Shan - 24 au 26 décembre 2006)

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Salut mon beau Pit,
Je prends le temps pendant un temps mort sans appel pour te lire et me délecter de tes images fantastiques. Chanceux de pouvoir dormir sur un matelas aussi voluptueux.

Anonyme a dit...

Où est le singe dans la dernière photo?

Jean-Marc a dit...

Salut Aline,
Le singe est en plein milieu de la photo. Je change la photo bientot pour que le singe soit plus apparent.

Ciao