23 octobre 2006

Le lac Como

En quittant Venise, je m'arrête à Padova. Je laisse ma caméra dans un centre technique. À première vue, le gars ne semble pas certain de pouvoir la réparer dans la journée. Il pourrait manquer certaines pièces et devoir les commander. Le délai pourrait même s'élever à plusieurs jours. Cette situation m'ennuierait beaucoup, puisque pour une raison obscure que ma connaissance insuffisante de l'italien ne m'a pas permis d'éclaircir, ce magasin n'expédie pas à l'extérieur du pays. Or, j'ai dit à Maxime qui habite en Suisse que je serais chez lui le dimanche suivant, soit deux jours plus tard.

Deux heures plus tard, je me présente pour recevoir le diagnostic de Dr caméra. Bonne nouvelle, ma caméra est réparée et aucune pièce n'a dû être commandée. Ainsi, après deux heures de marche, deux heures d'attente et 80 euros (la moitié assumée par Deanica), ma caméra est opérationnelle.

Ensuite, je prends tardivement le chemin du lac Como au nord de Milan. Plusieurs changements de dernière minute m'ont conduit vers ce choix. Toutefois, j'ai deux correspondances à prendre, dont une où je n'ai que 9 minutes pour descendre du train, repérer le quai de correspondance et m'y diriger à la course. Si je manque le transfert je suis foutu, je ne serai pas à l'auberge de jeunesse à temps. Toutefois, j'attrape ma correspondance malgré le retard du train et j'arrive à l'auberge à 23h56, quatre grosses minutes avant la fermeture.

L'auberge est tenue par des Libanais. Ils sont sympatiques et parlent français. En plus, leur hôtel est en ordre et leurs prix pour la nourriture et l'hébergement sont excellents.

Dortoir de Como

Le lendemain, je loue une bicyclette et je me promène autour du lac Como. Il est en forme de Y et fait plus de 40 Km en longueur. Fait cocasse, la popularité du lac est déjà faite à Candiac sur la Rive-Sud de Montréal, puisqu'un restaurant de "fine cuisine canadienne" (lire: club-sandwich, poutine et pizza) porte son nom. Je cherche encore le lien qui unit ce lac entouré de montagnes et le restaurant de la Rive-Sud.

Le lac Como

La route autour du lac est sinueuse et en pentes. J'ai l'impression de participer à une étape du Tour de France. Toutefois, ma préparation physique n'est pas celle d'un pro. Je parcours tout près de 50 Km pendant l'après-midi. Je m'en réjouis jusqu'au moment où je m'aperçois que j'ai surestimé ma capacité de 10 Km. La fin du parcours est pénible. J'ai de nombreuses crampes dans les cuisses.

Ah! Il faut dire que mon vélo de montagne n'est pas du dernier cri. Il vaut 75$, tout au plus. Ce n'est pas une bécane top performance. C'est à mi-chemin entre la trottinette et le big wheel. Non je plaisante, mais ce n'est pas fantastique comme vélo.

Toutefois, la vue , elle, est extraordinaire. Rien à voir avec la route 132 et le restaurant de Candiac. Les montagnes entourant une étendue d'eau, c'est toujours majestueux, même si le ciel est gris.

Bateaux sur le lac Como

Fortifications

Plus tard, je fais la connaissance de Julia une Américaine et de Hartmouth un Allemand. Julia est en voyage pour deux mois en Europe, alors que Hartmouth a parcouru 7000 Km en Turquie sur sa moto. Il a d'ailleurs mentionné que les Turcs sont des conducteurs débiles. Ils sont pires et de loin que les Italiens. Ce qui n'est pas peu dire.

Le dimanche (14/10) je prends le chemin de la Suisse et de Morges. C'est la petite ville où habitent mon ami de longue date Maxime (originaire de Trois-Rivières, PQ) et Zoé sa femme.

(Como - 13 et 14 octobre 2006)

22 octobre 2006

Venise: le casino, les gondoles et les pigeons

Mon arrivée à Venise se veut aussi compliquée que la géographie de la ville. Je m'explique. J'ai réservé mon lit pour mon séjour à Venise à partir de l'Internet. Toutefois, le nom et l'adresse que j'ai notés à partir du Web ne correspondaient pas au nom et à l'adresse réels de la réception de l'hôtel. Puis, ce qu'il faut savoir c'est que l'adresse, Santacroce 421, correspond à un numéro de porte dans un quartier et non à un numéro sur une rue donnée. C'est le genre de détail qui a contribué à allonger ma recherche.

Le résultat est que j'ai cherché pendant des heures un hôtel que j'ai cru inexistant par moments. Le bâtiment de l'adresse nommée ci-haut ne correspondait en rien à un hôtel. Ce n'était pas rassurant. 24 heures plus tôt j'avais laissé mon numéro de carte de crédit pour faire la réservation. Alors au pire, je m'imaginais sans chambre d'hôtel et avec une fraude de quelques milliers d'euros sur ma carte de crédit. Mais le pire ne s'est pas présenté. J'ai simplement transporté mes deux sacs pesant 48 lb sur plusieurs kilomètres pendant trois ou quatre heures.

En m'enregistrant à la réception je tombe sur Deanica, une Californienne en voyage depuis 5 mois. Voyageant les deux en solo, on saisit l'occasion d'aller souper ensemble. On partage ainsi nos expériences de voyage et plus tard en marchant dans la ville nous allons faire un tour au casino.

Deanica

Un peu inattendu comme activité, mais le coeur nous en dit et nous allons tenter notre chance. Mais attention, n'entre pas là qui veut! Les hommes doivent être vêtus d'un veston. Ai-je besoin de vous dire que cet item vestimentaire manque à mon imposant bagage de 48 lb? Toutefois, il n'y a pas de problème puisque le casino en prête sur demande. Je me présente ainsi vêtu en Crocodile Dundee du monde des affaires, un habillement éclectique.

Ainsi, notre soirée commence et nous débutons au blackjack... et je joue beaucoup... beaucoup trop! Les 50 minutes qui ont suivi ont été un réel désastre! J'ai flambé deux semaines de dépenses en Europe! Je n'aime vraiment pas l'expérience! Le démon du jeu a eu le dessus sur moi. La honte m'envahit.

Toutes sortes de pensées me passent par la tête. Non! Je ne peux pas laisser les choses telles quelles. Je joue autant en espérant revenir à mon point de départ. Et ce n'est guère mieux. Tout se transforme en réel cauchemar. Alors qu'il me reste seulement 50 euros, je les joue à la roulette sur le 17 en désespoir de cause.

L'espoir que j'entretiens dans ce dernier jeu est pathétique. En plus du découragement, le stress me gruge intérieurement et les regards que me lance Deanica ne reflètent que la déception. Enfin, il n'y a plus rien à faire. Le croupier s'élance d'un mouvement pour mettre fin à mon supplice. Je m'avoue déjà vaincu. Pendant 15 secondes, je n'entends que le roulement de la bille sur le bois. Mon coeur s'arrête, mon visage est blême et mes mains tremblent...

Incroyable! Le 17 sort!!! Après une heure et demie de jeu, je suis de retour à mon point de départ. Le soulagement est complet et total. J'ai rarement été aussi soulagé de toute ma vie! Le bonheur est à son comble et Deanica me saute dans les bras. On crie comme des fous.

Après un appel au calme du manager de plancher, je retrouve mes esprits. Ma chance est trop bonne! Je ne peux en rester là. Je retourne m'installer au blackjack! Je poursuis sur ma lancée...

Bon, OK, ça ne s'est pas passé exactement comme ça. J'ai exagéré un peu. Mais, avouez que c'est plus excitant comme ça. Parce que vous dire simplement que j'ai joué pendant une demi-heure au blackjack et que je m'en sors avec une perte de 10 euros, c'est un peu ordinaire. Mais, c'est la réalité de ma soirée.

Donc, comme je disais, après avoir perdu seulement 10 euros, j'ai arrêté là ma carrière de joueur professionnel. Ne vous en faites pas, le plaisir était au rendez-vous. Deanica est une boute-en-train et le divertissement a été présent toute la soirée.

Venice by night

Le lendemain, c'est la visite de la Piazza San Marco, réputée pour être l'une des plus belles places publiques de toute l'Europe. Ce n'est pas peu dire. Certains vont même jusqu'à dire que c'est la plus belle place publique qui soit. Pour l'instant, je me contente de dire que c'est un endroit tout en charmes.

Fait assez surprenant, la présence envahissante des pigeons, puisqu'il y en a des centaines, voire des milliers, est charmante elle aussi. Je tiens à préciser que d'ordinaire, je trouve ces oiseaux parmi les plus insignifiants qui soient. Je sais que certains vont dire que j'ai eu un gros coup sur la tête l'an passé (en référence à mon plongeon raté) et que depuis mon jugement est altéré, mais je maintiens que les pigeons ont leur place à San Marco.

Piazza San Marco

Comme je suis encore avec Deanica, c'est avec elle et deux Italiens que je fais un tour de bateau dans les canaux de la majestueuse Venise. Giova, rencontré la veille à son petit bar tenu à l'extérieur (ressemblant à un kiosque), nous invite à sillonner Venise sur son char marin. La vue est charmante et envoûtante. Deanica et moi sommes heureux d'économiser les 80 euros que nous aurait coûtés une promenade en gondole.

JM en bateau

Toutefois, l'économie est brève et amère puisqu'en tendant mon appareil photo pour qu'elle me croque sur un cliché, on échappe l'appareil. Il se brise et il n'y a plus rien à faire. C'est impossible de prendre d'autres photos. L'appareil ne fait que signaler un message d'erreur. Ai-je besoin de vous dire que le charme a été rompu instantanément? Deanica est mal à l'aise et avoue être responsable en grande partie de l'incident. Pour ma part, je suis consterné et embêté. Les accidents arrivent, ça fait partie de la vie et des voyages, mais ils sont toujours mal reçus!

Le restant de la journée est assombri par ce nuage. Sur l'heure du souper on s'entend pour assumer à deux les coûts de réparation ou d'un éventuel remplacement de l'appareil en prévision du pire. Une fois ce point réglé, on repart faire un tour dans le labyrinthe d'eau. Plus tard en soirée, on se fait nos adieux, puisqu'elle quitte vers Milan le lendemain matin et que moi je reste à Venise pour une journée de plus.

Venice by boat III

Alors que j'étais à Florence, j'ai pris contact avec deux filles à partir du site couchsurfing. C'est dans le but de pouvoir échanger avec quelqu'un de Venise une fois rendu sur place. Dans le premier cas, la jeune femme ne pourra pas me rencontrer puisqu'elle est occupée et que de toute façon elle prend l'avion pour Lisbonne. Toutefois, elle me fait une excellente suggestion, celle d'assister à l'exposition Architecture et société, tenue à l'Arsenale. Dans le deuxième cas, une erreur de lecture de ma correspondante lui fera penser que nous pourrons nous rencontrer la journée de mon départ. C'est un rendez-vous manqué.

Ainsi, ma troisième journée se passe à l'Arsenale pour voir l'exposition mentionnée ci-haut. À ma grande joie, l'exposition est tout à fait extraordinaire. Elle met en contraste 16 grandes villes du monde avec un développement urbain différent et des situations économiques et géographiques différentes. En partant de Tokyo, Mumbai, Mexico, N.Y., L.A. et en passant par des villes plus petites comme Milan et Barcelone, l'exposition me fait forte impression et me fascine. Elle parle des villes comme des centres du changement de la civilisation humaine, qui façonnent et dirigent les grands courants de l'humanité. Et l'impact de celle-ci ira en grandissant, car les villes habiteront en 2050 75% de la population mondiale, comparativement à 50% actuellement. J'ai passé quatre ou cinq heures à cette exposition.

Une église insulaire

Les îles à Venise

Le soir venu, je retourne faire un tour à la Piazza San Marco avec Adrian et Dearne, un couple d'Australiens. Les Aussies ont un accent fort et particulier, mais ça les rend tellement sympatiques! La marche dans Venise est agréable à toute heure du jour.

Une fois à la Piazza, nous constatons toute la beauté de l'endroit dans une ambiance tamisée par les lumières placées en périphérie, c'est magnifique! L'endroit est d'un romantisme à faire pâlir d'envie Roméo et Juliette. C'est définitif, faire une demande en mariage dans un endroit pareil augmente les chances du demandant de façon exponentielle. L'ambiance est soutenue par des groupes de 5 ou 6 musiciens qui jouent des airs populaires de polka et des classiques comme New York, New York de Sinatra. Je me permets ici de dire que la Piazza San Marco de nuit est l'endroit offrant la plus belle ambiance de tout ce que j'ai vu. Je ne serais pas surpris que cette impression me reste même après plusieurs mois de voyage.



(Venise - 10 au 12 octobre 2006)

16 octobre 2006

Le retour du iPod!

iPod

Certains d'entre vous savent que mon iPod a été volé lors de ma dernière semaine au boulot. Des recherches n'ont mené à rien, si ce n'est que confirmer que le iPod avait définitivement disparu entre des mains malhonnêtes!

Et bien, imaginez ma surprise lorsque j'ai reçu un courriel d'Anouk me disant: by the way, on a ton iPod! En lisant ces mots, j'étais surpris et joyeux à l'idée de retrouver mon iPod. Puis pendant un instant, j'ai cru que c'était une joke. Mais, lors de ma rencontre avec Charlie et Anouk à Sienne, ils me l'ont bel et bien remis!

En fait, c'est que les parents des mains malhonnêtes ont découvert mon trésor par hasard dans leur maison. Ils ont posé des questions et vu que les réponses étaient louches, ils ont posé plus de questions et su d'où venait l'objet. Ainsi, le iPod est revenu entre les mains honnêtes des ressources humaines chez F & P. Charlie qui est entré par coïncidence au travail le jour où il prenait l'avion, s'est vu confier la mission par les RH de me remettre ma boîte à musique. Et comme nos routes se sont croisées à Sienne, j'ai reçu mon iPod!

A la suite de ce récit, j'entends déjà mon père dire que la main de la divine Providence veille sur moi, ma grand-mère que je mène une bonne vie pour que cet événement se produise, ma mère que mes anges gardiens font une bonne job et mes amis que je suis plein de... chance! Moi, je vous dis que j'ai maintenant de la bonne musique! Rock on!!!

(Terni - 8 octobre 2006)

15 octobre 2006

La Renaissance c'est Florence

Impossible de dire le contraire, la Renaissance italienne s'est principalement passée à Florence. La présence encore envahissante de l'art appuie mon dire. Dès mon arrivée, son architecture me donne un avant-goût des joyaux qu'elle garde jalousement: David de Michel-Ange, La naissance de Vénus de Boticelli, L'Annonciation de De Vinci.

J'imagine que vous connaissez Léo. C'est le gars du film... Da Vinci Code. Il est reconnu comme le plus grand génie de tous, toutes catégories confondues. Dans son cas, c'est pas compliqué il a touché à tout: la peinture, la sculpture, l'optique, la mécanique, la géométrie, l'anatomie... même en nommant tous ces champs, je ne lui fais pas complètement justice. C'est simple, s'il y avait eu des prix Nobel dans son temps, il aurait tout raflé!

Léo

Au-delà de sa capacité à s'exprimer dans des médiums et des champs d'application aussi variés, c'est son aptitude à synthétiser à travers ses nombreux dessins ou notes (qu'il prenait en écrivant à l'envers!) qui retient l'attention. De plus, ses projets étaient diversifiés: une machine pour voler, la sculpture du cheval de Sforza (9 mètres de longueur de métal) et même une machine à mouvement perpétuel, rien de moins! Je vous laisse imaginer tout ce que ce type a pu faire d'autre, la liste est loin d'être exhaustive. S'il y a seulement une personne dans toute l'histoire de l'humanité à avoir utilisé plus de 10% de son cerveau, c'est Léo!

La galerie extérieure du Uffizi

Je n'ai pas inventé tout ça, l'info est disponible à l'exposition de la galerie d'art Uffizi. Mais, si je devais passer autant de temps à présenter tous les génies de la Renaissance, je n'en finirais pas. Car Michel-Ange ne donne pas sa place non plus. Il a tout simplement fait David, qui mesure près de 15 pieds de hauteur et qui a été sculpté dans un seul bloc de marbre. J'imagine que si on lui avait trouvé un bloc suffisamment grand, il aurait aussi sculpté Goliath! Ah! C'est aussi lui qui a peint en entier l'énorme fresque de la chapelle Sixtine. Il faut dire qu'il ne voulait pas le contrat au départ. Et non, sa réponse était qu'il est un sculpteur et non un peintre. Bel exemple de modestie. Voilà qui donne à réfléchir à tout ceux qui se croient artistes. La marche était haute à la Renaissance.

Michel-Ange

Pour ce qui est de mon séjour, je l'ai passé principalement dans des galeries d'art. J'ai encore fait des rencontres qui m'ont permis d'enrichir mon séjour. Et comme la plupart du temps, c'est avec des voyageurs d'autres pays que j'ai échangé.

Un soir, nous étions cinq à prendre un verre: Danus, Iannus, Hidenao, Joseph et moi. Deux Lettons, un Japonais et un Marseillais partageaient avec moi une bouteille de vin que nous dégustions dans un restaurant que Joseph nous a fait découvrir.

Je suis revenu seul le soir suivant pour manger à ce même restaurant. En attendant d'obtenir une place, je me mets à discuter avec deux Catalans de Barcelone. La discussion s'étire et nous prenons notre repas ensemble. Laia et Jordi me parlent de leur ville. J'aurai la confirmation plus tard que Barcelone est une ville ayant un modèle urbain très adapté à sa situation: haute densité de population combinée à un système de transport en commun efficace et à une grande superficie d'espaces publics. Ce souper inattendu en compagnie catalane est bienvenu dans mon agenda. Il semble que tous les jours je doive rencontrer de nouvelles personnes. Tout simplement génial!

(Une petite note: j'ai plus haut changer les mots faisant référence à l'Espagne par ceux faisant référence à la Catalogne. Ces deux Catalans se sentent plus Catalans qu'Espagnols, comme c'est aussi le cas pour plusieurs Québécois qui se sentent plus Québécois que Canadiens.)

Laia et Jordi

C'est après quelques courriels et appels que des amis et moi arrivons à nous joindre. Anouk et Charlie, avec qui j'ai travaillé chez Fruits & Passion, sont en Italie depuis fin septembre. On se donne rendez-vous à Sienne, une petite ville à une heure de train de Florence. On passe un après-midi à savourer notre rencontre dans un contexte complètement différent de celui du travail. Le soir venu, nous nous installons à table pour prendre un bon repas. Le moment est tout simplement agréable et je perds de vue que j'ai un train à prendre. Je manque ainsi le dernier train pour Florence. Toutefois, Anouk et Charlie ne sont pas en manque de ressources pour m'aider et proposent de m'héberger pour la nuit dans leur chambre d'hôtel qui est à Terni, à une heure et demie de Florence. Je passe donc la nuit sur un matelas fait de nombreuses couvertures qui me permettent de dormir paisiblement.

Charlie et Anouk

Le lendemain, je reprends le chemin de Florence où je dors une dernière nuit. Le matin suivant, je prends le chemin de la ville des gondoles: Venise.

Florence du Ponte Vecchio

Galerie extérieure du Uffizi

Coucher de soleil sur Florence

Le soleil se couche sur l'église

 Florence en feu!

(Florence - 4 octobre au 9 octobre 2006)

14 octobre 2006

Roma Caput Mundi

La première chose que j'ai à dire sur Rome, c'est que la richesse des héritages culturel et historique préservés est tout simplement impressionnante. La seconde, c'est que c'est plein de monde, que ça pue et que le trafic est chaotique! Ces deux points résument assez bien la mégapole.

Rome mérite amplement que je lui consacre cette chronique en entier. C'est elle qui fut autrefois la Caput Mundi (capitale du monde). Bon, c'est clair depuis longtemps: les Italiens sont fiers. Ce qui était moins clair à mes yeux c'est pourquoi.

Premièrement, leur pays a été autrefois le centre d'un empire mondial. On s'entend, on parle du monde connu à cette époque. Toutefois, ça n'enlève rien à la gloire de Rome, vous répondront les Italiens. Puisque l'empire romain a dominé le monde pendant plus de 500 ans! De plus, beaucoup de choses n'existaient pas avant eux: les aqueducs, la voie romaine, les auberges sur celle-ci, la myhtologie gre... euh romaine et j'en passe. Exception faite de la mythologie, où ils ont fait un copy and paste sur les Grecs (on peut peut-être leur attribuer l'invention du copy and paste pour ça, c'est discutable...). Il faut dire que pour la science, l'art et la littérature, c'est aussi les Grecs qui raflent tout. Comme le dit le proverbe: il faut rendre aux Grecs ce qui revient aux Grecs!

Ce qui m'impressionne dans tout ça, au-delà des cinq siècles de domination militaire, c'est que les Romains ont établi un modèle d'infrastructures urbaines qui est encore utilisé aujourd'hui. Ce modèle a plus de 2000 ans! Il a fait ses preuves: nous utilisons toujours des aqueducs et des routes. Et ce n'est pas près de changer.

Une fois le contexte historique établi et une partie de la fierté des Italiens expliquée, parce que l'autre s'explique partiellement par la victoire au Mundial et par une autre ville au bagage impressionnant, Florence, voici en quelques lignes mon séjour dans la Caput...

Mon arrivée à Rome s'est faite après 8 heures à dormir dans une position inconfortable sur un ferry qui connecte de nuit la Sardaigne et Civitavecchia (à proximité de Rome). Comme je n'avais pas de cabine (coût plus élevé pour personne seule), j'ai dormi dans la salle du piano bar où plein d'autres personnes sans cabine ont dormi. J'ai donc dormi sur deux fauteuils que j'ai collés ensemble pour former un simili lit. J'ai rarement dormi dans une position aussi inconfortable... Mais, je ne me plains pas, la traversée ne m'a pas coûté cher.

Je suis donc arrivé à Rome le vendredi matin. Pour me trouver un hôtel, j'ai dû en faire cinq avant d'aboutir dans un endroit qui laissait à désirer par son entretien. Comme je ne fais pas dans le voyage de luxe, je vais m'en satisfaire mais en grimaçant.

C'est samedi (30/09) que j'ai fait la rencontre de Sujith, que j'ai mentionné dans ma chronique précédente. Nous avons visité le Colisée et la colline du Palatin. Nous avons ensuite soupé en prenant un litre de bière chacun en l'honneur de l'oktoberfeist qui se tient en ce moment en Allemagne.

Le Colisée

Le dimanche je visite le forum romain qui est un ensemble de ruines où il est difficile de se retrouver sans audio-guide. Il y a de quoi meubler plusieurs cours universitaires d'archéologie avec tous les vestiges présents sur place.

Forum romain

Le lundi, je ressens l'appel du tourisme chrétien: je vais au Vatican et à la basilique St-Pierre. Je constate l'ampleur du siège de la chrétienté catholique: c'est tellement gros que je me croirais quelque part aux Etats-Unis. Mais non, l'art et l'architecture ce n'est pas la force des Etats-Uniens. Toutefois, les papes, eux, ont parfois eu plus de goût pour l'architecture et l'art que pour la théologie. La basilique St-Pierre de Rome est très belle. Mais, l'opulence qu'elle dégage vient encore en contraste avec la vie du Christ, modeste et généreuse. La visite du Vatican et de ses musées est intéressante, il y a beaucoup à voir encore une fois.

Les cartes géographiques du Vatican

Coucher de soleil sur St-Pierre de Rome

Plus tard dans la journée, je visite d'autres nids à touristes: la fontaine de Trévi et la Piazza de Spagna. A la fontaine, je m'installe dans un coin à distance de la cohue et je lis sur l'histoire de l'Italie. Plus tard, je prends une bière avec Melicio, un Salvadorien qui est venu étudier pour une session à Paris.

Le mardi, je prends ça relaxe. Rome est fascinante, mais elle est aussi étourdissante! Peu à peu, je commence à prendre le rythme de voyager seul. C'est une dynamique très différente d'à trois ou quatre, mais c'est tout aussi stimulant. Je suis libre de compromis, mes contacts sociaux dépendent de mon initiative et le rythme à suivre est le mien. Toutefois, déconner seul c'est moins l'fun!

Au cours des derniers jours, j'ai pratiqué mon espagnol, mais j'ai parlé plus souvent l'anglais que toute autre langue. J'ai le cerveau qui pense en français et mon contact avec les Italiens se fait dans un italien très approximatif. C'est tout un bouillon de culture! J'ai entre autres échangé avec trois Argentins: Joaquin, Laura et Eugenio. Nous avons parlé de Buenos Aires et du Québec.

Les prochains mots seront sur Florence. Quoique plus petite que Rome, elle est plus attrayante.

Construction ordonnée par Mussolini

(Rome - 29 septembre au 3 octobre 2006)

07 octobre 2006

People

La demande est très forte pour que je rende justice à mes compagnons de voyage en ajoutant leur photo sur le blog. J'ai eu plusieurs demandes à ce sujet. Comme j'ai tardé à le faire, voilà une chronique qui regroupe les personnes qui m'ont accompagné pendant une partie de mon périple ou que j'ai rencontrées en chemin, ne serait-ce que pour un après-midi ou une soirée. Alors voilà...

Natalie, Richard et Versailles

Natalie, Richard et Versailles sont à l'honneur. Les premiers jours se sont passés avec eux. Je vous ai déjà parlé plus tôt du plaisir que j'ai eu à voyager avec eux. Faire la transition de ma vie normale à ma vie de voyageur s'est fait plus facilement en commencant avec eux. J'espère bien que l'on aura la chance de se reprendre lors de prochains voyages.

Magalie et Stéphanie

Ici, c'est Stéphanie (à droite) et son amie Magalie que nous avons vues à Paris un après-midi dans la capitale parisienne. C'est Stéphanie qui nous a reçus chez elle dans son studio. Stéphanie et ma belle-soeur Natalie sont de très bonnes amies.

La très drôle Mireille

A l'avant-plan, c'est Mireille, une amie de Stephanie et Natalie que vous apercevez à l'arriere. Mireille nous a fait faire un petit tour du Quartier Latin à Paris. Elle nous a fait decouvrir les jardins du Luxembourg. Mireille, par son grand sens de l'humour, a su nous faire rire a plusieurs reprises.

Jacynthe

Jacynthe faisait partie du quatuor en decouverte de la Corse. On a eu beaucoup de plaisir a voyager ensemble tous les quatre (Dominique et Sebastien sont les deux autres membres des Fantastic Four). Nous avons beaucoup ri ensemble, notamment lorsque Dominique a arrosé un cycliste par accident. J'ai eu la chance d'enregistrer sur camera notre reaction à tous les quatre et nous avons regardé ce clip au moins 10 fois en riant à chaque fois. Jacynthe s'est facilement intégrée à notre trio masculin, on aurait dit que nous nous connaissions depuis un certain temps avant notre rencontre.

Dominique

Dominique est un ancien collègue de chez L'Oreal. Nous avons toujours gardé contact et sommes devenus de bons amis au cours des années, encore plus ces derniers jours. Je savais qu'il était capable de dire des conneries, mais pas a ce point! Il a su nous faire rire plus d'une fois. Il s'est révélé un conducteur hors pair lors de notre séjour en Corse.

Sébastien

Sébastien que j'ai rencontré à Avignon en même temps que Dominique est en France pour les prochains mois. J'ai beaucoup apprécié faire sa connaissance et je ne doute pas que nous garderons contact. C'est un bon vivant et il n'a pas peur de la défaite lorsqu'il joue aux cartes! C'est un chansonnier de talent. Il a agrémenté quelques soirées de ses compositions.

Un autre compagnon que j'ai rencontré est Sujith (sa photo n'est pas disponible malheureusement!), alors qu'il me demandait des indications à Rome pour se rendre au Colisée. Comme je m'y rendais aussi, nous avons fait le chemin et la visite ensemble. Nous avons eu une discussion très intéressante pendant notre souper, on a parlé de relations internationales, du Canada (dont il est lui aussi originaire), de l'indépendance du Quebec et de droits humains.

Jean-Marc et l'Arno

Ici, c'est ma plus récente photo. Je suis sur le Ponte Vecchio à Florence. Ça fait un peu plus d'une semaine que je voyage en solo et j'aime beaucoup l'expérience. Je fais beaucoup de rencontres, je pratique couramment l'anglais et l'espagnol, tout en essayant de m'exprimer en italien d'une fois a l'autre. Je vous laisse imaginer le bouillon de culture que ça fait. Mon cerveau est sur le point de surchauffer! L'expérience est pour l'instant très enrichissante.

Je vais tenter de rattraper le retard que j'ai pris dans mes chroniques... A bientôt.

Ciao

02 octobre 2006

La Corse!

Nous avons fait le trajet depuis Carcassonne sur les petites routes de la France pour nous rendre à Marseille. Et de là, nous avons pris le Kalliste, un traversier que nous avons tout de suite rebaptisé à la québécoise... je vous laisse deviner. Nous avions une cabine, ce qui nous a permis de dormir confortablement pendant la traversée. Le bateau est gros, mais ça n'empeche pas Dom et moi d'avoir le mal de mer. On a le coeur qui flotte au rythme des vagues entre l'estomac et la gorge.

Le matin, on se lève frais et dispos et nous entreprenons notre périple en Corse. Le pays est montagneux et la route sinueuse. La marge de manoeuvre pour la conduite est mince. Mais, notre conducteur (Dom) a les aptitudes d'un as au volant.

Sur la route en Corse (Nord)

D'ailleurs, il est testé très tôt, alors qu'il se met à pleuvoir de façon imposante. La route s'annonce de moins en moins sûre et la marge de manoeuvre est nulle. Nous roulons parfois à 50 km/h, parfois à 30. Le plus impressionnant reste les cyclistes que nous dépassons. Ils font du cyclotourisme en pleine pluie sur des routes très étroites. On ne sait pas si l'on doit les admirer ou s'ils sont complètement débiles! Les conditions difficiles n'empêcheront pas Dominique d'arroser un cycliste de la tête aux pieds d'une vague immense. Il n'a pas fait exprès, mais ça ne nous empêche pas de rire aux éclats pendant plusieurs minutes. Vous allez me dire que ce n'est pas correct, mais le cycliste s'en est tout de même sorti indemne!

Un peu plus loin, la route est de moins en moins belle. Nous constatons même qu'il y a eu des éboulis. A un certain point, nous devons sortir du véhicule pour dégager la route. Et plus loin, c'est le déluge: la route est inondée par le ruissellement des montagnes. La route est totalement impraticable. Voici notre obstacle.



Après une heure de route sinueuse, alors qu'il ne nous restait que 15 km à faire pour atteindre Porto, nous sommes dans l'obligation de rebrousser chemin. Nous devons faire un détour qui nous coûtera 4 heures. On m'a confirmé plus tard que la route entre Calvi et Porto devenait impraticable environ une fois par an dû à de telles conditions.

La Corse a un côté très rustique. Nous rencontrons à répétition des vaches, des cochons et des chèvres qui se retrouvent souvent sur le pavé de la route! Ceux-ci sont souvent à des kilomètres de zones habitées. C'est vraiment très bizarre.

Les gens que nous rencontrons dans le nord de la Corse sont fort sympatiques. C'est plus partagé au Sud où nous tombons sur des gens parfois bêtes, parfois cordiaux. Un Corse nous a aussi avoué qu'il se sentait chez lui au Québec, plus qu'en France. Il trouve les mentalités semblables, et reconnait nos besoins de liberté et de grands espaces.

A la poursuite du soleil... III

C'est en Corse que nous prenons notre meilleur repas. La nourriture est excellente. C'est aussi là que je suis témoin des plus beaux paysages rencontrés dans mon voyage. C'est époustouflant! La Corse porte bien son surnom: l'île de la beauté.

Les Calanques

Bonifacio

A la poursuite du soleil... II

Toute la route se fait en débitant un paquet de niaiseries. L'auto devient un vrai moulin à jokes. Il y en a pour tous les goûts: des bonnes, des moins bonnes et des non filtrées. C'est à Adjaccio, sur la côte Ouest, que Jacynthe nous quitte. Le périple du quatuor prend fin. Nourris par une nouvelle amitié, nous la reconduisons à l'aéroport et lui disons au revoir. Le reste de la route sera un peu moins animé. La dynamique à quatre était vraiment cool.

Le lendemain (28/09), Dom, Seb et moi sommes à Bonifacio, où nous explorons les calanques et une grotte. C'était plutôt spécial, car la grotte menait à un ancien passage vers la citadelle. L'exploration ne débouchera toutefois sur rien, puisque nous finirons par revenir sur nos pas.

Plus tard, nous devons nous séparer. Dom et Seb reprennent le chemin de la France (le continent), alors que moi je me dirige vers Rome, via la Sardaigne. Dom, Seb et Jacynthe ont vraiment agrémenté mon voyage. Le bout de chemin que nous avons fait ensemble a été très amusant. C'est en se disant: Bon restant de voyage! que nous nous quittons. C'est ici que commence mon périple seul.

(Corse - 25 au 28 septembre 2006)