22 décembre 2006

Du thé? Non merci!

Lors de ma deuxième journée à Pékin, alors que je me balade seul près de la Cité interdite, je me fais aborder par une jeune Chinoise qui veut pratiquer son anglais, du moins c'est l'impression qu'elle me donne. Sa compagnie me plaît et nous marchons ensemble.

Après une marche de 45 minutes dans le ville, elle me suggère d'aller dans une maison de thé. Je trouve l'idée excellente et j'emboîte le pas. Pendant la cérémonie du thé, j'en goûte différentes sortes et je me réjouis de l'expérience que je vis. Ce qui est moins réjouissant, c'est la facture qui accompagne la cérémonie: 2000 yuans, soit 300$! Pendant un instant je n'y crois pas. Je demande des explications. Je jette un coup d'oeil à ma nouvelle copine et elle ne proteste pas. Je me dis que c'est peut-être comme ça et je ne proteste pas plus pour ne pas embarrasser ma nouvelle "amie". Je signe la facture, que j'absorbe avec ma Visa. Je paie pour nos consommations.

Mais, je digère mal la facture et je sens que je me fais rouler. La confiance aveugle que j'ai pour la petite Chinoise diminue en quittant la maison de thé. En fait, ma confiance disparaît totalement lorsque celle-ci m'annonce qu'elle doit partir. On prend tous les deux des chemins différents en s'éloignant. A ce moment, je sais qu'on s'est foutu de moi. Je retourne sur mes pas après quelques minutes pour constater que ma guide de la dernière heure est retournée à la maison de thé. Elle est revenue chercher sa commission!

Laissez-moi vous dire que ça me met le feu au cul! En fait, j'ai un besoin de vengeance qui coule dans mes veines. Mais rien à faire, je ne vois rien qui puisse soulager cette soif. Je me sens comme un lion en cage. Je ronge mon frein et je n'aime pas ça. Je ne veux pas laisser la situation comme ça. Je me sens perdant sur toute la ligne.

Le lion en cage

Toutefois, rien à faire dans l'immédiat. Je reprends le chemin de la Cité interdite et de la place Tiananmen. En chemin, deux jeunes Chinoises m'abordent. Cette fois, je les vois venir cent lieues à la ronde. Après deux minutes de conversation, je leur dis que je n'ai jamais pris de thé en Chine. Eh bien, elles me suggèrent d'emblée un endroit à proximité pour satisfaire ma curiosité. Ça ne prend pas cinq minutes que me voilà de retour à la même maison de thé! Cette fois, je m'adresse directement au gérant et je lui donne de la merde et réclame mon argent. J'en ai pour quelques minutes à entretenir un dialogue de sourds. Le type fait le con et fait semblant de ne pas comprendre l'anglais. Je lui aurais foutu ma main sur la gueule, mais je me suis retenu. Je ne retire rien de l'entretien, sinon le soulagement de laisser sortir de la vapeur.

En sortant de l'établissement, je ne peux m'empêcher de rester aux alentours et de surveiller l'entrée de la maison de thé. Je suis à l'affût d'Occidentaux accompagnés de jeunes Chinoises. J'obtiens la satisfaction d'avertir un gars qui se dirige à l'intérieur. Je lui glisse un mot sur l'excessivité des prix de la maison pour qu'il puisse voir l'arnaque venir.

A ce moment, j'ai l'impression que de partager ma stupidité va me rendre moins stupide. C'est ce qui m'incite à passer le mot. Ça me sert d'exutoire. Ma frustration vient de la malhonnêteté dont j'ai été victime et de la naïveté (ou stupidité) dont j'ai fait preuve pour me laisser embarquer dans une telle histoire. C'est de la grande naïveté! C'est décourageant à constater. Mais, que voulez-nous, je dois m'accepter aussi naïf que je suis. Naïf d'avoir fait confiance aveuglément. Je vais m'en souvenir longtemps! C'est ça le voyage, je me découvre sous toutes mes coutures, bonnes et moins bonnes.

Pendant mon retour à l'hôtel, je continue ma croisade en dénonçant les mêmes petites garces qui m'ont abordé la deuxième fois. Deux touristes magrébins me remercient lorsque je leur explique l'arnaque qui se tissait autour d'eux. Le soulagement se poursuit. Je me sens toujours stupide, mais au moins je partage le secret de ma naïveté avec quelques étrangers qui me lancent des sourires de compassion. L'exutoire fait son chemin.

En poursuivant ma route, je me fais aborder deux ou trois autres fois de la même façon. A chaque fois, la proposition de prendre du thé revient. Merci, mais j'ai déjà donné!

(La maison de thé - 9 décembre 2006)

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Hello Jean-Marc,
j'espère qu'aujourd'hui tu as dépassé cette arnaque et que la Chine t'offre aussi les bons côtés qu'elle possède sûrement.
J'ai pris connaissance de l'itinéraire qui mijote dans ta tête. Ce programme me semble très prometteur et, tellement différent du dodo, métro, boulot que je connais.
Je t'aime, Grosses Bises, Mom XXxx

Anonyme a dit...

Salut JM!
Plusieurs d'entre nous se seraient laisser prendre par cette arnaque. Je n'en dirai pas plus parce que tu as déjà philosophé suffisamment là-dessus. Ta volonté de dévoiler à d'autres ta mésaventure ne me surprend pas, peut-être qu' un autre ne l'aurait pas fait.
Par ailleurs tu rencontres des gens sympathiques. ça fait du bien.
Nous te suivons en famille.

Berny!

Anonyme a dit...

Les voyages forment la jeunesse, c'est ce que le vieux dicton dit. Mais là il exagère le vieux dicton. Quand même 300,00 pour 2 tasses de thé. Enfin, quand tu reviendras je t'en ferai du thé et il ne te coûtera pas autant, seulement un beau bec en pincette.