05 février 2007

Phnom Penh et ses enfants

Mon passage à Phnom Penh est tout ce qu'il y a de relaxe. Je suis installé dans une guesthouse qui a une superbe vue sur le lac. Les dix jours que je passe dans la ville sont au ralenti.

Le soleil se couche sur le lac

Phnom Penh n'est pas la ville où il y a le plus à voir. Mais, son coin pour backpackers est trop cool et c'est la principale raison qui fait que je passe beaucoup de temps ici. Aussi, ça fait plusieurs mois que je suis un rythme rapide de voyage (beaucoup de déplacements) et je sens tout simplement le besoin de me fixer quelque part pour plus longtemps que juste trois ou quatre jours.

A part le palais royal, la ville qui a été le théâtre de sombres événements pendant le règne des Khmers Rouges et de Pol Pot, permet la visite des Killing Fields et de S-21, une école convertie en prison. Il y a aussi le marché central et le marché russe qui sont intéressants.

Le soleil se couche aux alentours du marché central

Du pain SVP!

Je n'ai pas le goût de vous faire un autre résumé d'atrocités comme je l'ai déjà fait pour Auschwitz. C'est trop lourd et trop triste. D'autant plus que les événements ont eu lieu récemment et que la plaie ne semble pas complètement guérie. La page se tourne lentement. L'héritage de cette noire période reste la pauvreté et la faim pour plusieurs et un sentiment d'injustice. Il semblerait qu'un procès se prépare contre les Khmers rouges (30 ans après), mais qu'un climat d'incertitude plane quant au résultat de ce dernier.

Donc, je fais la visite du palais, des killing fields et du S-21. Cependant, j'évite les shooting ranges. Ces derniers donnent accès au défoulement par arsenal militaire. Mitraillettes (30-40$), grenades (30$) et bazookas (200$) sont à votre disposition. Vous n'avez qu'à passer votre commande.

Le palais royal

Dans une perspective culturelle, le français est encore parlé au Cambodge, mais seulement par la génération la plus âgée. Le café Internet d'où j'écris ces lignes est tenu par une femme sur la fin de la cinquantaine et sa fille. La mère parle le français et je m'entretiens avec elle dans ma langue maternelle.

Dans un autre ordre d'idées, je contacte Johnny. Il est en charge de l'organisme chrétien His Child. L'organisme a un orphelinat à quelques kilomètres de Phnom Penh et vient huit fois par semaine dans la ville avec un autobus. Je viens leur donner un coup de main et j'observe ce qu'ils font pendant une heure et demie avec les enfants de la rue.

A bord de cet autobus, ils prennent soin des enfants. Ils leur font prendre une douche, changent leurs vêtements, leur donnent un petit quelque chose à manger, jouent et chantent avec eux et leur donnent un peu d'éducation. Ces enfants sont souvent laissés à eux-mêmes par des parents occupés à ramasser quelques sous comme ils le peuvent. Ils sont pauvres.

Le contact des enfants est rafraîchissant. Ils ont besoin d'attention et d'un contact humain. Je les attends avec une serviette à la sortie de la douche pour leur sécher les cheveux et les peigner. J'aime cette expérience. D'ailleurs, je reviens à trois autres reprises. Elle me pousse à trouver autre chose qui me permettrait de m'investir encore plus au niveau du temps.

C'est pour donner suite à mon désir de faire plus que je contacte M. Chum de l'organisation ETO (Educational Training Organization). Il m'attend dans la province de Takeo. Je vais enseigner l'anglais. La province est pauvre, les enfants et les jeunes de la province ont besoin d'éducation. Leur apprentissage de l'anglais dépend des volontaires étrangers faisant un arrêt dans la province. C'est la campagne qui m'attend là-bas, avec les poulets, les cochons et les vaches. Meeuuuhh!

(Phnom Penh - 28 janvier au 6 février 2007)

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Salut Jean-Marc!
Il me semblait bien qu'un jour tu allais craquer. Te connaissant un peu je peux dire que c'est tout le côté humain qui coule dans tes veines qui te guide, tu es le frère de tous, ou presque, lorsque tu as pris l'optique de rencontrer les gens plutôt que des sites culturels et des paysages, et d'entrer dans le pays, j'ai compris que tu cèderais à l'invitation inéluctable des 'anges pauvreté et nécessité'.
On me dira que c'est facile à dire àprès coup. Il ne manquait que l'occasion et le contact et tu les as eu. Bonne chance, fais tout de même attention à l'hommerie.

Berny!