22 avril 2007

Le Nouvel An bouddhiste

Après l'épopée en scooter, nous passons une semaine à Vientiane, la capitale du Laos. Nous retrouvons Marie-France et nous installons dans le quartier touristique (alias de backpackers). Vientiane doit être une des capitales les plus tranquilles du monde. La population de la ville est de 260 000 habitants et il y a un couvre-feu qui oblige les bars à fermer à 11h30. Seulement certains endroits restent ouverts jusqu'aux petites heures du matin, j'imagine que des pots-de-vin y sont pour quelque chose.

Toutefois, nos premières journées sont marquées par la diarrhée, encore et toujours présente. En fait, c'est plus que ça. Becky, Katy et moi sommes victimes d'empoisonnement alimentaire. Rien de grave, on passe la journée (et même plus dans mon cas) alité. Pour ma part, je suis aussi déshydraté et j'ai une amygdalite qui refait surface (la deuxième depuis le début de mon voyage). Trois jours de repos et une visite chez un médecin laotien, qui parle français, me remettent sur pied.

Mais en toute honnêteté, le peu de temps que j'ai eu pour moi, je l'ai passé sur Internet pour mettre mon blog à jour. Plusieurs d'entre vous ont noté mon retard. Ainsi, je ne vois pas grand-chose de Vientiane. Elle est "same, same, but different" que Phnom Penh.

Cette dernière expression, on la voit et l'entend partout dans le Sud-Est asiatique. Elle est utilisée à toutes les sauces pour faire des comparaisons. "Which one is better?", "It's same, same, but different." C'est toujours drôle à entendre et ça comble beaucoup de trous pour ceux qui ont peu de vocabulaire en anglais.

On poursuit vers Vang Vien pour les quatre jours suivants, après un trajet en bus avec Lao-Schumacher comme conducteur. Quel débile! Dans les courbes, on sentait le bus pencher sur les côtés. Mais, le mec est à la hauteur et il nous mène à bon port.

Un bouc aux alentours de Vang Vien

Vang Vien c'est le paradis pour faire le party en plein après-midi. Il y a une rivière que l'on peut descendre sur une trip en buvant une bière. En plus, on s'arrête en chemin sur le bord de l'eau pour attraper une corde et jouer les Tarzan en tombant dans l'eau. Les plus hautes plates-formes nous permettent de prendre suffisamment d'élan et de nous laisser tomber de huit mètres de haut. Le divertissement est au rendez-vous.

On en profite aussi pour faire une balade à vélo et visiter des grottes. Le paysage est enchanteur comme le reste du Laos rural.

Le 13 avril, on prend la route de Luang Prabang. On a choisi cet endroit pour fêter le Nouvel An bouddhiste (a.k.a Water Festival, Bpee Mai en laotien). Se joignent à nous: Jocelyn (Québécois) que l'on a rencontré sur place et Graham (Californien), qui était dans notre mini-bus.

La célébration commence lentement le 13 et se poursuit jusqu'au 16 inclusivement. La festival est simple, tout le monde s'asperge d'eau de la tête aux pieds. Pendant ces trois jours je prends une vingtaine de douches, si ce n'est pas plus.

JM prêt pour l'action

Katie pose pour la camera

Super Becky

Jocelyn, Graham et Katie

L'ambiance est à la fête, le plaisir est au rendez-vous et toutes les occasions sont bonnes pour arroser quelqu'un. Pas besoin de se connaître pour échanger un jet d'eau avec un pistolet du genre Supersoaker. Tout le monde est dans le coup et personne n'est épargné. Même la police, les moines et les personnes âgées y goûtent. Il n'y a pas beaucoup de monde pour faire la moue dans cette euphorie aquatique.

Jocelyn et Marie-France (en arrière-plan) se prépare pour l'assaut

La trempe d'un Laotien

Un char en décomposition

L'ambiance des rues

En attente de la prochaine cible

Pas de pitié pour le photographe!

Je passe les trois jours (14-15-16) dans cette fontaine urbaine. Même mon passeport que j'ai enveloppé dans un sac de plastique passe au bat. La moitié des étampes ne sont plus visibles! Malgré ce détail, je lève mon verre à ce festival qui est de loin le plus joyeux et le plus amusant auquel j'ai participé. Tout le monde a le sourire, tout le monde participe et il y a une euphorie contagieuse.

Pour ajouter de la couleur au festival, certains utilisent du colorant rouge ou bleu pour colorer l'eau. Une version tout en contraste veut que l'on utilise la graisse noircie des casseroles de cuisine pour se barbouiller le visage de noir ou de la farine pour se saupoudrer de blanc. Recommandé par l'ordre des dermatologues laotiens!

Les smurfets

La tribu

Mon passage à Luang Prabang est certainement un des moments les plus forts de mon passage au Laos. Je suis content d'être passé par là pour cet événement qui n'a lieu qu'une fois par année. Ça valait définitivement la peine que je recule mon séjour au Népal pour participer à un instant de bonheur collectif.

Pour la suite, je fais mes adieux aux filles. Becky reste encore quelques jours au Laos avant de passer au nord de la Thaïlande, Katie et Marie-France prennent le chemin de la Chine pour se diriger vers le Tibet. De mon côté, je prends la route vers Bangkok pour prendre mon avion pour Katmandou au Népal. Ça fait bizarre de quitter les filles alors que j'ai passé un mois en leur compagnie, quasi 24/24. On a eu plusieurs bons moments ensemble et j'en garde un très bon souvenir. Grâce à elles, mon voyage au Laos a été hautement agréable.

Un homme comblé

Pour la suite, en trois jour je mets les pieds en quatre pays différents: le 17 je suis à Vientiane au Laos, le 18 à Bangkok en Thaïlande, le 19 à Dacca au Bengladesh (pour mon transit de 12 heures en avion) et plus tard dans la journée, j'arrive à Katmandou au Népal.

Alors que je passais de Vientiane vers Bangkok, je rencontre Esmé (Anglaise) et elle aussi se dirige vers le Népal. On a tous les deux comme projet de faire le trek de l'Annapurna, alors on se donne rendez-vous à Katmandou, où règne une tout autre ambiance que le Sud-Est de l'Asie. L'ivresse est dans l'air.

(Vientiane - 1er au 8 avril 2007)(Vang Vien - 9 au 12 avril 2007)(Luang Prabang - 13 au 15 avril)

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Salut Jean-Marc!

Diarrhée, empoisonnement alimentaire, déshydratation, water festival dans l'euphorie générale, passeport amoché, incursion éclair dans quatre pays en peu de jours, wow! c'est same, same but different pour employer l'expression chère aux gens du pays.

Tu as sans doute entrepris ton trek dans les montagnes himalayennes. Sois prudent.

Ton père

Anonyme a dit...

Hé J!

Ça avait vraiment l'air trippant, le Nouvel An.

J'ai trouvé pas mal drôle la photo du petit char pas de portière, toit ouvrant, oui monsieur, rempli à craquer d'hommes armés de fusils à l'eau orange et rose...

Anonyme a dit...

Hello Jean-Marc,
On voit que t'as eu du fun!
Ma surprise est de te voir rencontrer autant de voyageurs qui font la même chose que toi. Ça m'épate vraiment que les jeunes de votre génération vous soyez permis cette belle aventure...même les filles. C'est très encourageant, je pense, pour l'évolution des femmes à travers la planète.
Je t'aime,
MOM XXXxxxxxx