08 avril 2007

The loop!

Après le plateau Bolaven, je suis resté avec le goût de liberté que procure une balade en scooter. Ainsi, en compagnie de Becky et Katie (Canadienne), je me lance sur les routes poussiéreuses de la province de Khammouan. Marie-France restera derrière, retenue par la diarrhée et la déshydratation.

Même si les sujets de merde sont rarement populaires, je dois faire une confession de voyageur: on parle souvent de diarrhée! La raison est simple, sans tomber malade à chaque fois, il est fréquent d'avoir des problèmes de tuyauterie. Alors, un peu comme on se demande au Québec "Comment va ton rhume?" eh bien, entres voyageurs c'est "Et puis ta diarrhée?".

Mais bon, Marie-France n'est pas la seule à vivre les désagréments des tropiques, j'y ai moi-même goûté plus souvent que je ne l'aurais souhaité. Ça nous empêche pas d'apprécier pleinement notre expérience, exception faite des rares moments où on doit rester alité.

Ainsi, sur une note plus intéressante, je pars faire la boucle qui s'étend sur 500 Km autour de la province de Khammouan, avec comme points de départ et d'arrivée la ville de Tha Khaek. Le point d'intérêt principal se situe au centre de la boucle. Il s'agit de la grotte Konglor.

À peine quelques kilomètres parcourus à la sortie de Tha Khaek que le paysage s'annonce de toute beauté. Les montagnes saillantes s'élèvent majestueusement et donnent un relief impressionnant au paysage. On s'arrête à plusieurs reprises pour observer des chutes d'eau, des grottes ou les paysages panoramiques. Le spectacle est envoûtant et la conduite est libératrice.

À la sortie de Tha Khaek

Un panorama superbe, la photo ne rend pas la réalité aussi bien!

Dans la jungle

Une chute asséchée

L'éternel soleil couchant

Les champs de riz

Dirt road

Katy a emmené sa tente et on fait du camping en chemin. On arrose notre première soirée de Lao-Lao (alcool de plus de 50%) et on danse comme des cons autour du feu en improvisant des chants. C'est cool d'être creux dans le bois et de pouvoir faire du bruit sans réserve!

Le lendemain est plus pénible et on reprend notre chemin sur la route cahoteuse. Plus que jamais, on mord la poussière alors que des camions nous dépassent et soulèvent d'épais nuages de sable. Je prends le look d'un guerillero des Chiapas pour faire face à l'épreuve. J'ai un bandana qui me cache le nez et la bouche. Becky et Katie s'entourent la tête et le visage d'un foulard. On dirait des femmes du désert.

La femme du désert et le guerilleros

Notre campement sur le bord de la rue

La route sinueuse en montagne n'est pas de tout repos. Je change constamment de vitesse pour faire face aux pentes abruptes. Ayant le poids de Katie en plus du mien, le scooter travaille fort pour nous faire avancer. Il faut dire qu'il n'est pas conçu pour ce genre de route, un motocross relèverait mieux le défi.

À notre quatrième journée nous arrivons finalement à la grotte. Le seul moyen d'y accéder est par bateau. En fait, on traverse la grotte qui s'étend sur 7 Km de long sous la montagne. La grotte est immense. Par endroits le plafond atteind plus de 30 m, voire 50 m. Les salles à l'intérieur sont gigantesques et inhabitées. Il n'y pas de signe de vie.

Konglor

Becky

Katie

À la sortie de la grotte

On parcourt les entrailles terrestres pendant une bonne heure avant de sortir de l'autre côté dans une jungle luxuriante d'un vert intense. Je me sens privilégié de voir tant de splendeur sans être entouré de centaines de touristes. D'ailleurs, nous n'en avons croisé que quelques-uns. Nous apprendrons plus tard que nous avons manqué Marie-France de quelques minutes à cet endroit.

A la sortie de la grotte de Konglor

En revenant de la grotte, la route est difficile et alors que je roule lentement, je perds le contrôle de mon motorbike. La chaussée est glissante, il y a de la boue. Katie et moi nous retrouvons, sans éraflure, étendus sur le sol et couverts de boue devant un groupe de villageois qui ne peut s'empêcher de rire. La situation est plutôt cocasse, quoiqu'un peu enrageante pour moi, c'est la deuxième fois que je perds le contrôle de ma moto et que je tombe. Je relâche la pression en sacrant et nous reprenons la route.

On s'arrête au prochain village. Je peux difficilement poursuivre, la pédale du frein arrière est tordue et je ne peux conduire confortablement. On demande la permission au chef du village pour dormir dans les environs et on s'installe dans un champ de riz. On saura plus tard que l'on a dormi à côté d'un cimetière.

La rivière traversant le village

Pendant que les filles installent le camp avec la tente et les hamacs, je cherche le moyen de faire réparer la pédale du frein. Des Laotiens m'apportent de l'aide. Ils se munissent d'un marteau et d'une masse pour redresser la pédale. En quelques minutes la pédale reprend sa forme habituelle. Les gars sont cool, ils ne me chargent rien et m'invitent à boire du Lao-Lao dans une corne de bouc. Becky et Katy viennent se joindre à nous.

Katie et JM

Notre hôte et Becky

Plus tard en soirée, on assiste au festival qui a lieu chaque année dans le village en prévision du Nouvel An bouddhiste. L'ambiance est au party et on bénéficie de la traduction d'un Laotien qui nous met en contact avec des locaux. Katie et Becky s'entretiendront d'ailleurs avec une jeune femme de 19 ans qui en est déjà à son cinquième enfant!

Après cette soirée mémorable, on reprend la route le lendemain en direction de Tha Khaek pour arriver non sans peine. J'ai une panne d'essence à 70 Km du point d'arrivée. Mais, ça ne fait que ralentir la course et je serai de retour à notre guesthouse un peu plus tard que prévu.

On the road!

Des jeunes villageois

De jeunes enfants et Becky

Katie et Becky

Easy rider

Le trajet a été extraordinaire. C'était exigeant par moments, mais ça en valait définitivement le coup! Malgré le remplacement d'une bougie d'allumage, malgré une crevaison, malgré le fait de m'être planté deux fois (seulement avec une légère égratignure!) et d'avoir eu deux pannes d'essence (Becky a aussi manqué de gaz vers la fin), le parcours était remarquable. Ça me coûte 30$ pour faire réparer la moto (plastique et miroir brisé).

(La province de Khammouan - 27 au 31 mars 2007)

4 commentaires:

Anonyme a dit...

WOW quelle équipée!

Continue à t'amuser et à vider ta tuyauterie régulièrement, liquide ou solide, et tu nous reviendra propre, propre, propre.

Je te donne de gros becs en pincettes.

PS: Merci pour les photos!

Anonyme a dit...

Hé bien! Quel look de bandero qui cachait un autre look tout aussi surprenant (pour qui ne t'a pas vu depuis un bouttte).
C'est vraiment une vie de nomade et "y faut pas trop tenir à son petit confort, comme certaines madames de plus de 50 ans que je connais".
Tes expériences sont très très intéressantes à suivre.
Continue mon grand,
je t'aime,
MOM xxxxxXXXXxxx

Anonyme a dit...

Salut Jean-Marc!

Un vrai roman d'aventures! La traversée de la grotte t'a sûrement fait vivre des sensations uniques, féeriques. J'aurais aimé être là, parachuté comme par magie, sans les inconvénients. Et tes péripéties en scooter prouvent que tu es vraiment en forme, trempé dans un caractère d'acier.
Je suis fier de toi.

Ton père

Anonyme a dit...

Salut J-M.

Vraiment super. Un peu d'humanité dans son meilleur ce doit être réconfortant,... même le cochon avait l'air sympathique.

Oui! cents fois merci pour les photos.

Berny!