03 septembre 2007

Lima, Libido et Raquel

Ça fait déjà plusieurs jours que j'ai quitté Montréal. J'ai pris l'avion le 23 août pour Lima. Après deux escales et 10 heures de vol, je me retrouve dans la capitale du Pérou. L'ambiance est différente de ma chère Montréal, comme vous pouvez le deviner. Toutefois, le paysage de cette grande ville ne me dépayse pas trop. Une grande ville, ça reste une grande ville.

J'ai passé suffisamment de temps à Montréal pour me réhabituer au confort et à la facilité de ma culture. La proximité de tout le monde à Montréal, de mes amis, de ma famille a été le plus grand réconfort. Un lit, ça reste un lit. Où que je sois dans le monde, je peux en trouver un. Je ne peux pas dire la même chose de ma famille et de mes amis.

C'est donc avec un engouement différent que je partais pour cette seconde partie de mon voyage. Moins stressé et plus confiant, mais en même temps moins excité et un peu mélancolique de savoir ce qui me manquerait dans quelques mois, sinon avant. Ce que mon enthousiasme de l'an passé m'avait empêché de voir et d'écouter.

Toutefois, je dois avouer qu'une fois plongé dans l'ambiance hispanophone et dans cette autre culture, la piqûre du voyage me reprend. Le sentier du voyage reprend tout son sens quand je le suis.

Pour ce qui est de Lima, ce n'est pas une ville particulièrement intéressante. C'est grand, voire trop grand, dangereux (dépendamment des quartiers) et c'est gris, trop gris. De cette ville, c'est ce dernier point qui retient le plus mon attention. La ville est grise 24 heures sur 24. Il n'y a que de rares percées de soleil dans cet océan de smog. C'en est déprimant.

Toutefois, je profite de ma première semaine pour me taper un cours super-intensivo d'espagnol. En cinq jours, je fais trente heures d'espagnol. Comme ça fait un an et demi que je n'ai pas pratiqué, les mots ne veulent pas sortir de ma bouche et chaque phrase est une bataille avec ma mémoire. Ainsi, ces cours sont l'antidote contre mon mutisme hispanophone.

Mon prof est la jeune Thémis. Une jeune prodige qui est entrée à 14 ans à l'université, alors que la normale péruvienne est entre 16 et 18 ans pour l'entrée dans la grande académie. Elle parle d'ailleurs un très bon anglais, en plus du français et de l'italien qu'elle connaît. Vous voyez le genre. Ah, j'allais oublier, elle est de plus avocate et dispose d'un second diplôme universitaire en éducation.

Entre mes cours d'espagnol, j'en profite pour sortir avec Anny, une Péruvienne que je rencontre grâce au site Couch Surfing (www.couchsurfing.com). Elle m'invite à passer une soirée en compagnie de ses amis. On danse jusqu'à 4h00 du matin sur des airs de salsa. Le lever n'est pas facile le lendemain!

La dernier jour de mes cours d'espagnol, la propriétaire de l'école invite les étudiants à dîner au restaurant. Son chum se joint à nous et je discute avec lui pendant le repas. Dans l'auto, en retournant à l'école pour la dernière partie des cours, je demande (en espagnol) à Antonio (le chum en question):

- Qu'est-ce que tu fais dans la vie?
- Moi, je suis musicien.
- Ah, oui. Quel type de musique tu joues?
- Je joue du rock.
- Et t'as un groupe?
- Oui, il s'appelle Libido. Je suis le bassiste.

Et sa blonde d'ajouter: le groupe est très populaire. En fait, c'est l'un des groupes les plus populaires du Pérou. Antonio fait un mouvement vers le coffre à gants de l'auto pour en sortir quelques exemplaires du plus récent album du groupe. Il m'en laisse une copie.

Je reste surpris, le gars est vraiment chevere (cool en espagnol). Il ne s'enfle pas la tête avec sa popularité et reste sympathique. Plus tard, je parlerai de ma rencontre à quelques Péruviens qui resteront tous surpris de ma chance.

Le week-end suivant, je le passe chez Raquel, une autre Péruvienne que je rencontre grâce à Couch Surfing. Elle m'héberge pour le week-end et je suis entouré de sa mère Luz, de sa soeur Roxanna et de son amie Miriam. Le week-end est cool et relaxe. Je suis en pleine immersion hispanophone et je dois avouer que j'ai des moments où je sature. Mon cerveau n'arrive pas à traiter tout l'espagnol qui parvient à mes oreilles... Bon, une chose à la fois, je viens de me remettre à l'espagnol.

J'en profite pour leur montrer quelques jeux de cartes tels: Shithead, le beigne et la cuillère. Ça devait faire au moins dix ans que je n'avais pas joué à la cuillère! Et, si j'en profite pleinement pour pratiquer mon espagnol, Raquel et Miriam en profitent pour pratiquer leur français. Comme quoi, je ne suis pas le seul qui a le cerveau au travail.

Pour les remercier de m'avoir accueilli, pour le souper, c'est moi qui fais la bouffe. J'en profite pour faire une de mes (rares) spécialités: les coquilles au porc à la Juan Marco. C'est une recette originalement de ma mère. Je tiens à dévoiler mes sources, car je sais que plusieurs auront des doutes quant à mes capacités culinaires!

Le repas est un succès et je me fais d'emblée rebaptiser Puercolito (petit porc)! D'ailleurs le lundi venu, Miriam et Raquel en profiteront pour emporter les restants dans leur lunch.

Raquel

Miriam

Luz - La Mama de Raquel

Raquel et Juan Marco font la cuisine

Raquel se leche les doigts

Lima (23 août au 3 septembre 2007)

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Salut Jean-Marc!
L'apprentissage d'une langue se fait toujours à la dure. Tu profites des bons côtés de l'immersion mais tu en subis aussi les contrecoups, entre autres l'overdose. Mais le jeu en vaut vraiment la chandelle.
Bons p'tits plats!
Dad

Anonyme a dit...

Salut mon beau Pit,

C'est bon de te retrouver, j'avais hâte que tu recommences à nous raconter tes péripities.

Bonne continuité, je t'embrasse