17 mars 2007

Une oasis sur le Mékong

Sur l'île de Don Det sur le Mékong, la vie est à son plus lent. C'est l'endroit parfait pour relaxer. L'île est située dans un archipel de 4000 îles, du moins selon le nom. On repassera pour toutes les compter, car il ne semble pas y en avoir plus que quelques centaines.

On est une bonne gang à passer nos journées ensemble: Becky, Jody, Audrey, Pat et Marie-France sont du groupe, ainsi que Sandra (Suédoise) et Katharina (que j'ai rencontrée plus tôt à Kratié) sur qui je tombe par hasard. Un groupe de Suédoises et d'Australiens (dont Bernardo dans la quarantaine, qui totalise plus de 10 ans bout à bout de voyages à l'étranger!) s'ajoute à la cohue générale et l'ambiance est au party.

Coucher de soleil sur le Mékong

Pour ce qui est de la première soirée, la mieux arrosée, je dois passer mon tour malheureusement. Mon estomac est dans un état douteux et n'est pas réceptif à l'alcool ou aux happy shakes. Dommage!

Après une journée relaxe à rester sur la plage ou à se promener évasivement, on met l'accent sur un peu plus d'action la deuxième journée et on part en kayak. Les îles et la rivière se prêtent bien à ce mode de déplacement, c'est paisible.

En Kayak: Katharina, Marie-France, Sandra, Jody et Pat

A mon retour sur notre île, je m'empare d'un vélo et je pars à l'assaut des chutes. Je pédale pendant vingt minutes avec les genoux dans le front (le siège est plutôt bas) avant de contempler une des nombreuses petites merveilles du Laos. Je n'ai pas de photos, ayant malheureusement oublié d'apporter mon appareil.

Il y a tant de chutes d'eau au Laos qu'elles passent pratiquement inaperçues. C'est ce qui fait aussi le charme de ce pays. Il ne subit pas autant d'affluence touristique que le Vietnam ou la Thaïlande et ses infrastructures sont moins imposantes. Aussi, je vois plus de locaux (en parlant des gens) et moins d'Occidentaux, ce qui est un plus.

Marie-France à l'avant-plan et Jody à l'arrière

Super Becky

En soirée, on se retrouve au Sunset Bar, en bordure du Mékong. Le bar est sur pilotis sur le flanc d'un dénivelé terreux de 5-6 mètres de hauteur. Il est situé du côté de l'île ayant vue sur le soleil couchant.

En cours de discussion, Pat se fait défier par Audrey, sa blonde, de sauter du haut de la terrasse dans le Mékong. Il est environ dix heures du soir et il fait complètement noir. Il n'ose pas. Tout le monde a quelques verres dans le nez, mais sans plus. Ça prend une décision ferme pour sauter, car la noirceur est angoissante. La profondeur du Mékong est assurée à cet endroit. La terrasse offre un espace tout désigné pour les sauteurs.

Pat se fait défier de toutes les façons possibles par sa blonde, qui n'en finit plus d'en rajouter: Come on, show me that you're a real man! Impress me! Elle dit tout cela sachant que la pression qu'elle lui met est ridicule, qu'elle frappe l'orgueil de son mec de plein fouet.

Pat et Audrey, quel couple harmonieux!

Marie-France se met aussi de la partie et se met à me défier en plus de défier Pat. Audrey ne se gêne pas non plus pour m'agacer. Contrairement à Pat qui se laisse torturer par son orgueil depuis dix minutes, moi je me lève d'un bond. J'enlève tous mes vêtements pour ne garder que mes boxers. Tout le monde est surpris pendant un instant. Je me dirige vers l'ouverture de la terrasse qui donne sur le Mékong.

Après un bref regard sur la noirceur et le vide qui m'attendent, je m'élance et saute dans le vide, englobé par la noirceur. Je reste suspendu dans les airs pendant une ou deux secondes avant de m'enfoncer de quelques mètres dans les eaux fraîches du Mékong.

Je remonte les marches qui mènent à la terrasse et je m'assois triomphalement à ma place pour terminer ma bière. Le respect est gagné. C'est à mon tour de défier les filles d'en faire autant.

(Don Det - 14 au 17 mars 2007)

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Salut J-M!
Cela aurait été chouette pour toi que les filles relèvent le défi comme tu l'as fait.
J'abonde dans le même sens que ton père, les douaniers ont des pouvoirs insoupçonnés, donc ne pas défier.
C'est toujours aussi génial de te lire. Je n'ai pas osé l'expérience des petits bus de brousse, chargés sur le toit d'aussi haut que le bus même, défiant toutes les lois de la gravité, de la sécurité et de la raison.
Il me semble reconnaître la couleur de la terre rouge qu'on appelait 'latérite' en RCA. C'est dur comme du ciment sinon plus.

À bientôt.
Berny.

Jean-Marc a dit...

Salut Berny!
Les bus sont souvent chargés comme des mules. Celui-ci n'était chargé que de l'intérieur.
Les réglementations sont rares dans cette partie de l'Asie. J'ai régulièrement vu 4 passagers sur un scooter. Le plus que j'ai vu, c'est 6 passagers (un homme et cinq enfants). Plusieurs parents occidentaux auraient été choqués, je crois.
Parlant de réglementation, le Laos n'a que 50 lois écrites.

À bientôt