22 décembre 2006

Shanghai la mégapole

François et moi avons pris le train rapide de Pékin à Shanghai. Ayant fait le trajet de nuit, nous arrivons vers 8h00 du matin dans la mégapole chinoise. Elle compte 14 millions d'habitants. Elle est moderne et représente bien la Chine dans ses développements les plus récents. Elle n'a rien à envier aux grandes capitales de l'Ouest. Elle a d'ailleurs une saveur occidentale. Les influences britannique et française y sont pour quelque chose.

Sa croissance est fulgurante. D'ailleurs, elle a couvert en 15 ans des champs qui sont à proximité du centre-ville en sol de béton et de bitume. Des gratte-ciel s'étendent à perte de vue et il y a beaucoup de chantiers de construction. D'ailleurs, la très élégante tour Jinmao (412m de hauteur, c'est la quatrième plus haute au monde) domine cet espace. A ses côté une autre tour est en construction. Cette dernière devrait être plus imposante que la Jinmao.

La tour Jinmao

JM est dû pour une coupe de cheveux!

La vue du haut de la tour est saissisante. Je vous laisse juger par vous-mêmes...

Shanghai by night

S'il y a une chose que nous apprécions de Shanghai, c'est définitivement la température. Au plus chaud de la journée, le mercure atteint 12 degrés Celsius. OK, c'est pas l'été, mais c'est mieux que Pékin ou la Sibérie, qui avaient des températures hivernales. Le moral est d'autant plus réchauffé.

Une ruelle

Un après-midi, nous faisons la visite du musée de Shanghai. Nous avons la chance d'y observer des peintures, des sculptures et divers objets de la vie chinoise de différentes époques (poterie, monnaie, vases, etc.).

A la sortie du musée, on se fait aborder par un groupe d'étudiants chinois. Ils nous parlent en anglais et nous demandent d'où nous venons, qu'est-ce que l'on fait à Shanghai, les trucs habituels quoi. Mais la suspicion nous laisse envisager une arnaque. François et moi on se lance des regards furtifs... Mais en bref, rien à craindre. Ils nous quittent après quelque vingt minutes de conversation sans essayer de nous vendre quoi que ce soit ou de nous embarquer dans une galère quelconque. Après 10 jours en Chine, c'est la première fois que ça nous arrive de nous faire aborder par des Chinois simplement pour converser. On reste surpris.

En soirée, on marche sur la rue Nanjing. C'est une rue commerciale qui bouillonne d'activité. On se fait aborder par trois Chinoises qui nous invitent à passer la soirée au Babyface. François se désiste et je pars en copagnie des jeunes Chinoises. Je passe trois heures à jaser et danser avec les filles. Et je me pousse vers 1h00 du matin.

La rue Nanjing



J'ai eu quelques doutes sur l'âge des filles. Elles disaient avoir 24 ans, mais elles semblaient en avoir 20-21. De plus, il y en a une des trois qui m'enlignait comme boyfriend. J'ai préféré passer mon tour. Je ne parle pas chinois!

On passe notre dernier jour à Shanghai dans les jardins Yuyuan. Ceux-ci sont superbes. En soirée, on va voir un spectacle d'acrobates. Celui-ci est impressionnant. C'est le meilleur spectacle que j'ai vu en Chine (mieux que le spectacle de Kung Fu et que l'opéra de Pékin).

Les jardins Yuyuan

Des Chinois d'âge mûr font la pause dans les jardins

Shanghai me plaît. J'aimerais y remettre les pieds un jour. La ville est dynamique, il y a beaucoup de monde et la ville est en effervescence.



(Shangai - 18 au 20 décembre 2006)

Du thé? Non merci!

Lors de ma deuxième journée à Pékin, alors que je me balade seul près de la Cité interdite, je me fais aborder par une jeune Chinoise qui veut pratiquer son anglais, du moins c'est l'impression qu'elle me donne. Sa compagnie me plaît et nous marchons ensemble.

Après une marche de 45 minutes dans le ville, elle me suggère d'aller dans une maison de thé. Je trouve l'idée excellente et j'emboîte le pas. Pendant la cérémonie du thé, j'en goûte différentes sortes et je me réjouis de l'expérience que je vis. Ce qui est moins réjouissant, c'est la facture qui accompagne la cérémonie: 2000 yuans, soit 300$! Pendant un instant je n'y crois pas. Je demande des explications. Je jette un coup d'oeil à ma nouvelle copine et elle ne proteste pas. Je me dis que c'est peut-être comme ça et je ne proteste pas plus pour ne pas embarrasser ma nouvelle "amie". Je signe la facture, que j'absorbe avec ma Visa. Je paie pour nos consommations.

Mais, je digère mal la facture et je sens que je me fais rouler. La confiance aveugle que j'ai pour la petite Chinoise diminue en quittant la maison de thé. En fait, ma confiance disparaît totalement lorsque celle-ci m'annonce qu'elle doit partir. On prend tous les deux des chemins différents en s'éloignant. A ce moment, je sais qu'on s'est foutu de moi. Je retourne sur mes pas après quelques minutes pour constater que ma guide de la dernière heure est retournée à la maison de thé. Elle est revenue chercher sa commission!

Laissez-moi vous dire que ça me met le feu au cul! En fait, j'ai un besoin de vengeance qui coule dans mes veines. Mais rien à faire, je ne vois rien qui puisse soulager cette soif. Je me sens comme un lion en cage. Je ronge mon frein et je n'aime pas ça. Je ne veux pas laisser la situation comme ça. Je me sens perdant sur toute la ligne.

Le lion en cage

Toutefois, rien à faire dans l'immédiat. Je reprends le chemin de la Cité interdite et de la place Tiananmen. En chemin, deux jeunes Chinoises m'abordent. Cette fois, je les vois venir cent lieues à la ronde. Après deux minutes de conversation, je leur dis que je n'ai jamais pris de thé en Chine. Eh bien, elles me suggèrent d'emblée un endroit à proximité pour satisfaire ma curiosité. Ça ne prend pas cinq minutes que me voilà de retour à la même maison de thé! Cette fois, je m'adresse directement au gérant et je lui donne de la merde et réclame mon argent. J'en ai pour quelques minutes à entretenir un dialogue de sourds. Le type fait le con et fait semblant de ne pas comprendre l'anglais. Je lui aurais foutu ma main sur la gueule, mais je me suis retenu. Je ne retire rien de l'entretien, sinon le soulagement de laisser sortir de la vapeur.

En sortant de l'établissement, je ne peux m'empêcher de rester aux alentours et de surveiller l'entrée de la maison de thé. Je suis à l'affût d'Occidentaux accompagnés de jeunes Chinoises. J'obtiens la satisfaction d'avertir un gars qui se dirige à l'intérieur. Je lui glisse un mot sur l'excessivité des prix de la maison pour qu'il puisse voir l'arnaque venir.

A ce moment, j'ai l'impression que de partager ma stupidité va me rendre moins stupide. C'est ce qui m'incite à passer le mot. Ça me sert d'exutoire. Ma frustration vient de la malhonnêteté dont j'ai été victime et de la naïveté (ou stupidité) dont j'ai fait preuve pour me laisser embarquer dans une telle histoire. C'est de la grande naïveté! C'est décourageant à constater. Mais, que voulez-nous, je dois m'accepter aussi naïf que je suis. Naïf d'avoir fait confiance aveuglément. Je vais m'en souvenir longtemps! C'est ça le voyage, je me découvre sous toutes mes coutures, bonnes et moins bonnes.

Pendant mon retour à l'hôtel, je continue ma croisade en dénonçant les mêmes petites garces qui m'ont abordé la deuxième fois. Deux touristes magrébins me remercient lorsque je leur explique l'arnaque qui se tissait autour d'eux. Le soulagement se poursuit. Je me sens toujours stupide, mais au moins je partage le secret de ma naïveté avec quelques étrangers qui me lancent des sourires de compassion. L'exutoire fait son chemin.

En poursuivant ma route, je me fais aborder deux ou trois autres fois de la même façon. A chaque fois, la proposition de prendre du thé revient. Merci, mais j'ai déjà donné!

(La maison de thé - 9 décembre 2006)

20 décembre 2006

Au pays de Mao

La Chine est différente à tous les égards: la langue, la culture et la mentalité sont autant de points pour me déstabiliser. Lorsque j'entends parler mandarin, c'est simple, je ne comprends rien. En fait, j'ai de la difficulté à concevoir que cette façon de s'exprimer soit une langue. C'est du vrai chinois.

La place Tiananmen

C'est totalement différent du français, de l'anglais ou encore de l'espagnol. En fait, la complexité de la langue vient des tons utilisés dans la prononciation des syllabes. Une même syllabe prononcée sur cinq tons différents peut représenter autant de mots différents. C'est le principal obstacle. Il y a une seconde difficulté de taille pour ajouter à la complexité, mais je ne saurais l'expliquer clairement. Pour ce qui est des verbes toutefois, rien de plus simple. Les verbes ne se conjuguent pas et sont toujours utilisés à l'infinitif. Vu de cet angle, il y a de l'espoir pour les braves qui veulent apprendre le mandarin.

Mon arrivée à Pékin se fait en compagnie de Suzie, Vicky et Emma, que j'ai rencontrées sur le Transsibérien. Nous prenons des lits dans un hôtel du centre-ville et nous commençons notre tourisme. Nous faisons le tour de la Cité interdite et de la place Tiananmen. Cette dernière est immense! Elle est d'ailleurs la plus grande place publique au monde.

JM, Suzie, Emma et Vicky

Toutefois, la température est froide et un brouillard de smog cache le soleil. La pollution est malheureusement trop perceptible. De plus, ma première impression de la ville n'est pas nécessairement positive. Le quartier dans lequel nous logeons ne correspond pas à l'idée que je m'étais faite d'une grande ville chinoise et je suis un peu déçu.

La rue de notre hôtel

Il fait froid et c'est difficile de se réchauffer. Beaucoup d'édifices ne sont pas chauffés en Chine, à commencer par notre hôtel (exception faite des chambres). Dans l'ensemble, les Pékinois chauffent leur demeure au charbon. La cuisson se fait aussi en utilisant ce combustible (ou du gaz). Toute cette utilisation du charbon contribue généreusement à l'épaisseur du smog au-dessus de la ville. J'imagine que la communauté internationale pourra constater le tout aux Olympiques de 2008, alors que la capitale chinoise aura toute l'attention de la planète.

Les premières 72 heures dans Pékin font partie des moins bons moments depuis le début de mon voyage. Lorsque j'ai été malade en Suisse, c'en étaient d'autres. La vie est faite de hauts et de bas, et mon voyage n'échappe pas à cette loi universelle.

Ma première journée à Pékin se résume à un rhume. Le lendemain, je me fais arnaquer pour trois cents dollars, plus de détails dans la prochaine chronique. Pour finir le plat, lors de ma troisième journée, alors que je marche avec les filles du Transsibérien, j'ai le pied gauche qui me fait mal à chaque pas. Marcher devient souffrant. Comme je marche beaucoup tous les jours, c'est définitivement de mauvais augure. Ça complète mal mes premiers jours à Pékin. Bienvenue en Chine Jean-Marc!

L'antidote pour les deux prochains jours est de poursuivre la lecture de mon roman American Gods. De plus, je m'achète une paire de combines pour me garder au chaud. Ce n'est pas sexy, mais c'est efficace.

Plus tard dans la semaine, alors que les filles quittent pour la ville de Xi'an, je rejoins François (Français), que j'ai croisé à St-Petersbourg. Je vais passer les dix prochains jours en sa compagnie. L'humour est au rendez-vous et on est sur la même longueur d'ondes. Il fait lui aussi un voyage de plusieurs mois.

François

On visite la Grande Muraille version Disney avec Eric (Québécois), un boute-en-train. Je dis la version Disney, parce que cette section de la muraille est touristique à l'os et elle a un look rénové. On croirait une reconstitution. En plus, ce bout de muraille est isolé du reste, il n'est pas connecté à la Grande Muraille. On a l'impression de se faire rouler.

JM et la Grande Muraille de Disney

Ensuite (le 14/12), c'est le Temple du Paradis. Celui-ci est situé dans un grand parc. Outre le temple qui est magnifique, nous voyons des Chinois âgés faire de l'exercice.

Le Temple du Paradis

A déchiffrer!

Ils sont des centaines à marcher dans le parc, à faire du taï chi, à pratiquer la manipulation du sabre ou encore de l'éventail. C'est inspirant de les voir faire et d'entretenir ce mode de vie. D'ailleurs, j'ai pu filmer un groupe de deux cents Chinois qui s'agitaient et chantaient en même temps.



Je finis ma visite des principales attractions de Pékin par le temple des Lamas. C'est un temple bouddhiste tibétain. Encore une fois, la beauté et l'esthétisme sont au rendez-vous et ce lieu est inspirant. Mais, je n'en suis pas au point de me raser le crâne et de faire vocation dans la méditation. C'est inspirant pour une heure ou deux, mais il ne faut pas exagérer!

Le temple des Lamas

Tout au long de mon séjour en Chine, que ce soit en compagnie des filles ou de François, les habitants nous fixent à plusieurs reprises, d'autres nous prennent en photo ou nous filment à notre insu. Il y en a qui nous demandent d'être pris en photo avec nous, pour avoir un souvenir des étrangers rencontrés. Nous sommes la minorité visible. Une grande minorité... Puisqu'en moyenne, je fais presque une tête de plus que les Chinois.

Pour ceux qui disent que les Chinois se ressemblent tous, voici une mère et sa fille. Vous remarquerez que la mère a les yeux brun clair et les cheveux noirs et que la fille a les cheveux bruns, comme les miens et les yeux bruns foncés.

Une mère et sa fille

Habituellement, dans 99% des cas, les Chinois ont les cheveux noirs et les yeux brun foncé et le teint jaune qu'on leur connaît. Toutefois, les traits du visage sont aussi différents d'un individu à l'autre que chez les Occidentaux. Toutefois, leurs visages ne laissent pas transparaître leurs émotions. C'est difficile de les décoder.

Ils sont très agressifs et tenaces quand vient le temps de vendre. Ils ne comprennent pas la signification du mot non! Ils s'arrêtent seulement quand ils ont notre argent en poche ou quand on les ignore suffisamment longtemps.

Dans un autre ordre d'idée, culinaire celui-là, je suis agréablement surpris. La bouffe est bonne et je n'ai pas de difficulté à satisfaire mon appétit. Il y a de l'espoir en Chine malgré mon faux départ!

(Pékin - 8 au 17 décembre 2006)